18 février 2007

Que de compassion...

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16 février 2007

Les garçons du parc de roulottes

Je viens de découvrir, avec six ans de retard, un produit canadien tout à fait hilarant : Trailer Park Boys



Il s'agit d'une série télé que présente la chaîne Showcase depuis 2001, mais je viens plutôt de découvrir les boys par le biais de leur tout nouveau film, le bien nommé Trailer Park Boys : The Movie (2006). Je ne connaissais pas la série, je ne connaissais pas les personnages, je ne savais pas que c'était canadien, je ne savais rien. En fait, je savais que c'était une comédie, et je savais que j'avais le goût de rire ce soir là. Mission accomplie.

Les Trailer Park Boys, c'est trois gars, les meilleurs amis du monde. Le premier possède une roulotte dans un parc tout ce qu'il y a de plus miteux. Le deuxième habite dans un cabanon derrière cette roulotte. Le troisième habite dans sa voiture, stationnée en permanence devant cette roulotte. Une joyeuse bande de losers sympathiques.

Le propriétaire de la roulotte, c'est Julian



D'un calme exemplaire, Julian ne fout rien de ses journées. Son passe-temps favori est sortir de prison, où il passe beaucoup de temps. C'est que tous les vols planifiés et exécutés par la bande foirent systématiquement...

L'habitant de la remise, c'est Bubbles



Bubbles, c'est l'ultra sympa. Un bon bougre, attachant, loyal, impossible de ne pas l'adopter dès les premières minutes du métrage. Bubbles partage son cabanon avec ses 38 chats.

Celui qui habite dans sa voiture, c'est Ricky



Ricky est le chef de la bande. Bon à rien, criminel, alcoolique et drogué, il passe ses journées à faire pousser du pot, à fumer des cigarettes et à planifier des coups plus foireux les uns que les autres. Il a bon coeur, et est très apprécié de toute la communauté du parc de roulottes. Everybody loves Ricky.

Évidemment, le scénario du film serait écrit sur une napkin qu'il ne dépasserait même pas : trois amis, dont deux viennent de sortir de prison, préparent leur prochain coup, celui qui les rendra riches à coup sûr. Fin.



Cest surtout la chimie entre les trois, excellente, qui fait tout le charme de l'entreprise. Le langage est extrêmement vulgaire (des fuck et ses dérivés aux cinq mots), les personnages sont souvent en état d'ébriété, ils consomment de la drogue, ils se lancent dans des speech douteux sur la société, bref, ce n'est pas une série/un film pour les enfants.

La série télé adopte un style plutôt caméra à l'épaule alors que le film est beaucoup plus classique dans sa forme, les images sont plus polies, le résultat est moins énervé. Les deux formats présentent le même savant mélange de documentaire et de fiction, à savoir que le déroulement de l'histoire est parfois entrecoupé de vignettes durant lesquelles les personnages s'adressent directement à la caméra.



Il faut voir le quotidien de ces trois gars pour le croire. Le magnifique parc de roulottes est complètement délabré, une véritable dump. Trailer Park Boys, c'est une critique de l'Amérique profonde, de ses rednecks qui passent leur journée à abuser du système, à boire, à aller aux danseuses, et... à boire.

D'ailleurs, parlant de boisson, comment passer sous silence mon coup de coeur total pour le personnage de Julian (incarné par l'excellent John Paul Tremblay; ça sent à peine le nom québécois anglicisé!), le grand ténébreux costaud, qui est vu tout au long du film... un verre de Rum and Coke à la main. Toujours! Dans chaque plan! Hi-la-rant. Qu'il soit en voiture, en prison (!), au cinéma,... Il entre au club de danseuses avec son verre, et boit même en pleine cour, devant le juge, et personne ne dit rien! Trop fucking drôle.

(Vous remarquerez que sur les quatre photos du présent billet sur lesquelles on voit ses mains, son fidèle verre y est. Et dites-vous que sur les photos qu'on ne voit que son visage, il suffirait de descendre un peu pour le voir.)



Et que dire de Bubbles. Ça fait longtemps que je n'avais pas vu un personnage aussi attachant. Sa bouille, son habillement, les verres de ses lunettes, tout porte à croire qu'il est le dernier des imbéciles. Il n'en est rien. Il est, disons, spécial. Il faut le voir apprendre des tours de cirque à ses chats, pour ensuite présenter un petit spectacle aux enfants du parc, émerveillés devant ce gentil bêta et ses chatons. Chapeau à Michael Smith qui le campe.

Le film sort en DVD le 20 février.

Pour ceux que ça intéresse, j'ai trouvé un lien tout à fait incroyable. Vous trouverez sur ce site l'intégral des cinq saisons de la série télé, soit 38 épisodes*; aucun téléchargement, aucun frais, vous pouvez regarder tous les épisodes en direct, c'est le même principe que YouTube.

*L'ordre de visionnement n'a aucune importance, à chaque épisode son aventure.

TRAILER PARK BOYS : LA SÉRIE

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15 février 2007

Retour à la vie

Un passant, qui ne fait que passer
Une masse inerte, dans la neige
Un sac poubelle, se dit-il
Non

Paniqué, le passant appelle
L'ambulance met peu de temps à arriver
L'homme qui repose là
C'est mon père
Mort dans un banc de neige

Les sirènes, la vitesse
Les efforts
La réanimation

Il revient de loin
Il revient du froid
Il revient jusqu'à la prochaine fois.

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11 février 2007

Revenir

Le réalisateur/scénariste/producteur/acteur/compositeur Pedro Almodóvar est tout un numéro; ses films ne laissent personne indifférents. Certains trouvent que ses films sont plates, qu'ils manquent cruellement d'action, que les hommes sont pratiquement toujours absents de ses scénarios, et donc que le femmes prennent trop de place, alors que d'autres avancent que pratiquement tous ses films sont géniaux, sensibles, drôle, humains.

Je ne peux me prononcer sur le « pratiquement tous ses films sont géniaux », je n'en ai vu que trois. Mon premier contact remonte à 1999. Anéanti par une rupture amoureuse, j'errais de cinéma en cinéma. J'y allais au moins trois-quatre fois par semaine, pour je ne sais trop quelle raison, mais l'hypothèse « pour arrêter de penser, pour acheter deux heures d'atténuation de souffrance » me semble très plausible. Dans la même semaine (je m'en souviens comme si c'était hier), ce fut Boy's Don't Cry, Being John Malkovich et Todo sobre mi madre. Que du gros calibre.


Ces trois films m'ont marqué, pour différentes raisons, mais un seul m'a fait pleurer : Todo sobre mi madre (Tout sur ma mère). L'adepte de Zola que je suis y a rapidement trouvé son compte. Dans l'univers d'Almodóvar, les personnages rient, pleurent, souffrent, et meurent. Bienvenue dans la vraie vie. Trois ans plus tard, c'est encore une fois au cinéma que je me suis ramassé ma deuxième claque de l'Espagnol fou : Habla con ella (Parle avec elle).


Cette semaine, huit ans après mon premier, cinq ans après mon second, c'est Volver qui vient de confirmer tout le bien que je pensais d'Almodóvar. Après 15 minutes, je me souviens m'être dit un truc du genre « Mouais, encore des femmes qui parlent, qui parlent et qui parlent »; deux heures plus tard, je me souviens m'être dit un truc du genre « Excellent ».


Volver (revenir, en français, et en Espagne, le V se prononce comme un B, ce qui nous donne bol-bert), c'est l'histoire de plusieurs femmes, et toutes sont excellentes. Penelope Cruz, toute en beauté, porte le film sur ses épaules; elle est d'ailleurs repartie avec le Prix d'interprétation féminine à Cannes cet été, et la voilà maintenant en nomination pour l'Oscar. Son année, vous dites? Le seul problème, c'est que toutes les femmes du film jouent de façon très juste; toutes sont touchantes, toutes sont vraies. Un prix d'interprétation pour l'ensemble me semblerait plus juste.

Volver, c'est deux soeurs (Cruz et Lola Dueñas) qui reviennent au village de leur enfance pour rendre visite à une vielle tante. Elles renouent avec d'anciennes traditions et voient bientôt leur vie bouleversée par des événements tragiques. D'en dire plus serait criminel. Si les films d'Almodóvar comportent toujours leur lot de surprises et de retournements, celui-ci ne fait pas exception.

Non seulement le réalisateur poursuit-il son étude des profondeurs de l'être humain, c'est à un véritable travail de passionné auquel nous avons droit ici : des plans filmés de main de maître, des compositions de cadre sublimes, une recherche au niveau de chacune des couleurs présentes à l'écran, sans compter la maîtrise de la lumière, des ombrages et des accessoires qui occupent l'espace. Rien n'est laissé au hasard, et c'est ce qui fait toute la beauté de cet univers auquel on s'attache rapidement.


Évidemment, je n'ai vu que trois films du bonhomme, et je ne peux donc me prononcer que sur le peu que j'ai vu jusqu'à maintenant. Disons que mon constat est sensiblement le même pour les trois : de l'émotion à fleur de peau (des personnages les yeux plein d'eau, des malaises, des regards plus puissants que les mots), des actrices se donnant corps et âme (Cruz, donc, mais également Carmen Maura, Cecilia Roth, Marisa Paredes,...) et des thèmes difficiles (le viol, l'inceste, le meurtre). Bien que Volver soit le plus accessible des trois, il ne fait toutefois pas que dans la dentelle.

Almodóvar, ou l'art de faire basculer un quotidien sans histoire dans une histoire où tous les repères du quotidien s'écroulent.

À voir pour la panoplie de femmes brillant de mille feux sous l'oeil attentif de la caméra; à voir pour la maîtrise du réalisateur, véritable artiste accompli; à voir pour le simple plaisir de vivre, deux heures durant, un film comme on en voit que trop rarement.

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7 février 2007

Haute gastronomie

Vu ce midi au Presse Café :

(Je sais, je sais, je vais trop souvent au resto.)

Ciabatta au boeuf et au suisse

Ouache !!

À quand le Wrap au poulet et à l'écureuil ?

Le Panini aux légumes grillés et aux rats ?

Le Bagel au saumon et au mulot ?

Bon ok, je me tais.


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6 février 2007

Élections provinciales à l'automne?



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5 février 2007

Un de plus...

Et un autre remake POURRI!

Black Christmas, un film de Glen Morgan, avec une demi-douzaine de jeunes collégiennes en plastique, 2006



Je dois dire que ça me déçoit venant de Glen Morgan. Le gars est loin d'être parmi les meilleurs, mais son Willard (2003, avec le toujours aussi fucked up Crispin Glover) était franchement pas mal. Certaines bonnes idées étaient sous-développées alors que d'autres mauvaises l'étaient trop, mais c'était somme toute sympathique. (N'oublions pas ici que Willard était déjà un remake du film du même nom.) Glen Morgan a de plus écrit et produit Final Destination (bof), The One (oui oui, avec Jet Li; un ratage passionnant) et Final Destination 3 (sans commentaire. Bon, ok; POURRI!).

Bref, la carrière de Morgan n'est pas, je le répète, des plus fulgurantes, mais rien ne m'avait préparé à une pareille débâcle. Black Christmas, donc. Un énième remake. L'original, produit canadien des plus modestes mais oh combien plus intéressant que sa gênante grande soeur version 22 ans plus tard, est dans les anales pour deux raisons : le réalisateur est nul autre que Bob Clark, qui a commis l'impayable Chez Porky, et une des actrices est Margot Kidder, la Lois Lane de Superman.



L'histoire? Un désaxé tue des jeunes filles. Fin. Oh, j'oubliais : le soir de Noël. Le film de 74 avait au moins le mérite d'être légèrement intrigant, voire suspensant (?), alors que pour son remake débile on a opté pour une surenchère de violence malsaine (déciDÉMENT, LA tendance de l'heure à Hollywood : les remakes carburant à l'hyper violence). Je n'ai rien contre ça, c'est après tout un film d'HORREUR, horreur comme dans répulsion, horreur comme dans férocité, horreur comme dans dégoûtation.



Non, là où j'en ai marre, c'est que le film est mauvais comme c'est pas permis. Il m'apparaît impensable de réaliser une telle ineptie, mais surtout, SURTOUT, de la mettre ensuite sur le marché... et de signer de son véritable nom! Comme tueur de carrière, Black Christmas, super. On gage combien que, suite à cette merde de Noël noir, Glen Morgan va se ramasser sur des straight to video minables avec Jean-Claude Van Damme et Steven Seagal?

Permettez-moi malheureusement d'en douter. Le film, qui a coûté 9 millions (il est allé où cet argent??), vient de terminer sa carrière au cinéma avec pas moins de 16 millions dans ses coffres. Et c'est sans compter le fric qui va rentrer à la pelle au moment de sa sortie en DVD, prévue pour je ne sais quand (pour jamais, souhaitons-le).



Certains diront que je suis stupide de me risquer chaque fois à voir ces foutus remakes, que je devrais arrêter de me torturer ainsi, que je devrais savoir que l'âge d'or des films d'horreur est loin derrière nous (vrai en partie, mais c'est à un véritable revival que l'on assiste depuis maintenant quelques années), que je ne suis qu'un vieux grincheux qui ne fait que regarder de telles bouses filmiques en sachant très bien à l'avance qu'elles seront mauvaises, ce qui me donne par la suite l'occasion de faire ce que je fais en ce moment, à savoir les descendre en flammes pour cause de médiocrité totale.

Eh bien oui, vous avez tout à fait raison! Sortir le gars du film d'horreur est chose aisée, mais vous ne sortirez jamais le film d'horreur du gars.

Allez, Joyeux Noël en retard!

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Confirmation

Je reviens d'un café Van Houtte. Devant le bâtiment, que dis-je, devant la porte, une camionnette aux couleurs de la franchise. J'entre, prends une salade pour emporter, paie, sors.

C'est alors que deux hommes sortent de la camionnette AL VAN HOUTTE... chacun un café TIM HORTONS à la main.

Le café Van Houtte, imbuvable? Je l'ai toujours pensé.

Faut croire que leurs employés aussi.

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4 février 2007

Le vieux et le fouet

Harrison Ford, Monsieur Indiana Jones, a menacé de quitter le plateau du quatrième volet des aventures d'Indy, présentement en tournage. Avec raison.

De nouvelles normes de sécurité maintenant en vigueur à Hollywood stipulent que toute arme est prohibée sur les plateaux. Exit donc le fouet. On a demandé à Ford de simuler qu'il avait un fouet entre les mains, en lui précisant que l'arme en question serait incrustée au produit final à l'aide de puissants ordinateurs, sans lesquels Hollywood ne fait plus rien aujourd'hui. Mimer un fouet!


Le pistolet, le fouet ainsi que les rides de la poupée Indy sont vendus séparément; vous devez vous procurer un logiciel qui se chargera de les créer pour vous

L'acteur était en furie. Il a piqué une petite crise à Steven Spielberg qui, rappelons-le, a récemment ressorti son classique E.T. en prenant bien soin de bidouiller le film avec ses supers gros ordinateurs. Ford a carrément menacer de claquer la porte et de ne plus jamais revenir, ce qui, avouons-le, mettrait "légèrement" en péril la production du quatrième volet. Imaginez Jack Nicholson en Indiana Jones, ou Robert De Niro, ou Dustin Hoffman,... Moi non plus. Ford a indiqué qu'il avait peur que cette méthode fasse du film un gros jeu vidéo.


Voici une scène du prochain Indiana Jones, avec fouet superposé à l'écran à l'aide d'ordinateurs très puissants; nous voilà rassurés, ça n'a aucunement l'air d'un jeu vidéo

À 64 ans, Harrison Ford n'a plus besoin d'argent (il aurait refusé 46 millions pour reprendre son rôle de Han Solo dans un hypothétique, voire pathétique, Star Wars VII), et peut donc s'amuser à faire la pluie et le beau temps sur le plateau de tournage.


Cette époque est aujourd'hui révolue; ne resterait que le chapeau sur cette photo

En attendant, gageons qu'il a gagné le droit d'utiliser son fouet, au grand dam des producteurs, qui ont probablement dû débourser des millions additionnels en assurances de toutes sortes. Surtout qu'Indy se sert la plupart du temps de son fouet uniquement pour jouer les Tarzan et enjamber un trou pour se glisser juste à temps sous une porte qui se referme rapidement depuis maintenant deux minutes.

Il ne faudrait surtout pas blesser la poutre de bois (probablement syndiquée) qui se trouvait comme par hasard juste au-dessus du trou.


Cette série de jouets, maintenant illégale, sera à nouveau disponible sous peu, le temps que Spielberg et toute son équipe de techniciens hautement qualifiés puissent, grâce à leur impressionnante flotte d'ordinateurs supramégagigapuissants, remplacer toutes les armes par des cornets de crème en glace

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3 février 2007

Musica terrificante

Tout le monde connaît ma passion pour Anthropophagus, film d'horreur italien de Joe D'Amato (ici et ici). Ça fait des années que je cherche la musique du film, en vain.


Marcello Giombini

Giombini, compositeur de la bande originale, est décédé en 2003. Peu de temps avant sa mort, il a clarifié une fois pour toutes pourquoi la musique du film n'est jamais parue; le master (bande maîtresse) a été détruit, son oeuvre est perdue à tout jamais. Une bien triste nouvelle. Atterré, Claudio Fuiano, expert en bande sonore italienne, veut en avoir le coeur net. Il se rend à Milan, là où siège NAZIONALMUSIC, éditeur de musique détenteur des droits de la bande son d'Anthropophagus. On lui confirme alors ce que le maestro clamait haut et fort : le master a bel et bien été détruit.


Une page des partitions d'Anthropophagus

NAZIONALMUSIC venait de vendre l'entièreté de son catalogue à Beat Records; on somma donc Claudio Fuiano d'aller fouiner là-bas avant de lui claquer la porte au nez. Ce qu'il fit. Une fois chez Beat Records, il y fait la rencontre d'une ancienne employée de la NAZIONAL; mécontente de son ancien employeur, elle se vide le coeur : afin de réaliser des économies, un certain Merkel, patron de la boîte à l'époque, a eu la brillante idée de réutiliser les bandes maîtresses de la plupart des films de son catalogue. "Hé, mon ami, confie-moi la bande son de ton film! Je te fais un master pour pas cher!". Évidemment. Au lieu d'utiliser des bandes neuves, le malin effaçait tout bonnement la musique originale d'un autre film. "C'est quoi cette merde... Anthropophagus, musique de Marcello Giombini. Pffffff, who cares; allez hop, on enregistre par-dessus". Bravo monsieur Merkel. Quel con.


Le synthétiseur utilisé par Giombini (ARP 2600)

Alors voilà. Maintenant, la bonne nouvelle. Un de mes "contacts" en Italie, d-udo, s'est tapé tout un travail de titan : il a isolé la musique du film pour en extraire une bande originale maison de 13 plages. Comment s'y est-il pris? Le mix audio d'Anthropophagus est fort simple : sur une piste, les dialogues; sur l'autre, les effets sonores et la musique. Après avoir retiré la piste des dialogues, il a isolé la piste restante pour la nettoyer, la filtrer et la rematricer (remaster). Un véritable travail d'orfèvre. Dont j'ai maintenant copie. Merci l'ami.


Contrat de vente à l'étranger

Après toutes ces années, j'ai enfin le soundtrack d'
Anthropophagus. Une copie maison, certes, mais il n'en sera jamais autrement. Le verdict? Terrifiant. Évidemment, j'ai vu le film des dizaines de fois, mais c'est la première fois que je peux m'asseoir dans le noir, mettre mes écouteurs et savourer la musique de Giombini. Orgue d'église magistral, synthétiseur intrigant, percussions absentes. Une musique d'atmosphère comme il ne s'en fait plus. L'angoisse est d'autant plus palpable du fait que tous les effets sonores sont là; des pas sur le sol, le bruit des vagues, le cri strident des rats dans les catacombes,... Tout y est à l'exception des dialogues.

Évidemment, d'avoir vu le film (et accessoirement, de l'aimer) aide grandement à apprécier la bande sonore. En créant son CD de 13 plages, d-udo a opté pour l'ordre chronologique, et chaque pièce a pour titre la scène du film dans laquelle on peut l'entendre (Exploring the village, Search for Maggie, Flashback, etc.). Tout un trip je vous dit. L'avant-dernière, The Well (le puits), est un monument d'anxiété; un amalgame de synthétiseurs, d'effets sonores fantomatiques, de grognements de la bête et de plaintes de l'héroïne, qui tente tant bien que mal de se défaire de l'emprise du fou et de remonter à la surface. Musica terrificante.

* Si vous voulez une copie de cette pièce de collection, voir les deux liens sous la magnifique affiche ci-dessous. Vous avez jusqu'au 12 février pour télécharger (gratuitement) l'intégral de l'album par le biais de YouSendIt

Grazie d-udo; ripartiamo la stessa passione.



C'est ici et ici que ça se passe

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2 février 2007

Les yeux ouverts

Cette semaine, avec 10 ans de retard, je me suis installé devant Abre los ojos.



Un film d'Alejandro Amenabar, avec Eduardo Noriega, Penelope Cruz et Chete Lera, 1997

J'avais déjà vu, sans le savoir, deux films d'Amenabar; Tesis et The Others (oui, le film de fantôme avec Nicole Kidman). J'avais bien aimé les deux, pour différentes raisons. Alors que Tesis (Espagne, 1996) était un film violent, très dur et vraiment pas pour les enfants, The Others (coproduction Espagne/France/É.-U., 2001) s'avérait être un film de maison hantée à la sauce hollywoodienne avec une grande star (5 pieds 11 pouces). J'aime bien les réalisateurs capables de m'épater autant avec une production intime et fauchée qu'avec une superproduction, car rares sont ceux qui réussissent le passage à Hollywood sans se casser la gueule. Je ne commencerai pas ici à énumérer des noms, la liste serait beaucoup trop longue. (Fait intéressant à noter, la dizaine d'acteurs/réalisateurs/producteurs qui me viennent à l'esprit sont tous Asiatiques.)

Abre los ojos, c'est Ouvre les yeux en français. Ce sont là les toutes premières paroles prononcées dans le film, avant même que les premières images n'apparaissent. Et c'est à partir de ce moment que le rêve commence. Car Abre los ojos, c'est comme un rêve dans un rêve, dans un rêve.

César (Eduardo Noriega), jeune homme riche à craquer, tombe amoureux de Sofia (Penelope Cruz), la copine de Pelayo (Fele Martinez), son meilleur ami. Situation qui déplaît grandement à Nuria (Nawja Nimri), ancienne flamme de César. Défiguré lors d'un terrible accident de voiture, ce dernier sombre dans une profonde dépression. C'est alors que son quotidien bascule dans l'étrange... Il tentera, avec l'aide du bon docteur Antonio (Chete Lera), de remettre de l'ordre dans sa vie.

Un bon film. Eduardo Noriega joue très juste, Penelope Cruz, attachante, est d'une beauté affolante, Fele Martinez est un sympathique meilleur ami, et Chete Lera est très bon dans le rôle du docteur. Seule Nawja Nimri, la pseudo-psychopathe, n'aura pas réussi à me faire embarquer dans son personnage. Je ne peux en dire plus sur le film sous peine de dévoiler certains aspects qui gagnent à être découverts au fil du visionnement.

En fait, là où tout bascule dans l'horreur, c'est lorsque le lendemain soir j'ai décidé de me taper Vanilla Sky, son remake américain, voire hollywoodien.

Les yeux fermés


Vanilla Sky, un remake de Cameron Crowe, avec Tom Cruise, Tom Cruise et Tom Cruise, 2001

Deux choses viennent AVANT le titre du film : la belle gueule de Tom Cruise et son nom. Reprenons ici le synopsis.

David (Tom Cruise), jeune homme riche à craquer, tombe amoureux de Sofia (Penelope Cruz), la copine de Brian (Jason Lee), son meilleur ami. Situation qui déplaît grandement à Julianna (Cameron Diaz), ancienne flamme de David. Défiguré lors d'un terrible accident de voiture, ce dernier sombre dans une profonde dépression. C'est alors que son quotidien bascule dans l'étrange... Il tentera, avec l'aide du bon docteur Curtis McCabe (Kurt Russell !!), de remettre de l'ordre dans sa vie.


César devenu David


Sofia devenue... Sofia


Pelayo devenu Brian


Nuria devenue Julianna


Antonio devenu... Kurt Russel!!

Hum. Bon. Soyons honnête. Je n'ai pas réussi à me rendre jusqu'à la fin. Je voulais, je sentais que je pouvais, mais après une heure, tout s'est écroulé. J'étais à bout de force. Pourquoi? Tout simplement parce que Abre los ojos. Vanilla Sky a déjà été fait, quatre ans plus tôt, et c'était un bien meilleur film lorsqu'il se déroulait à Madrid. On frôle la copie carbone. Pratiquement chaque plan, chaque bonne idée de mise en scène d'Amenabar, chaque détail, important ou non, a été repris ici sous les bons soins de Cameron Crowe.

N'allez pas croire que je déteste Tom Cruise, et que c'était donc perdu d'avance; faux. Je l'ai bien aimé dans Mission Impossible III (chacun ses tares), mais je trouve ici qu'il n'est tout simplement pas à sa place. Tom en fait des tonnes, et ça m'énerve. Alors que César tentait de comprendre ce qui lui arrive, David, lui, est tout simplement gâché par la prestation de Cruise. On sent que la caméra n'en a que pour lui, qu'il est toujours filmé sous son plus bel angle, et ça devient rapidement très, très agaçant.

C'est la première et la dernière fois que je me tapais back à back un film et son remake.

Je me console en me disant qu'au moins, le meilleur des deux n'est pas celui avec... Kurt Russell.

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