29 novembre 2006

Histoire de chien-chaud

Hier soir, 23:22. Je fais le pied de grue à la station Henri-Bourassa, car à cette heure tardive, mon autobus passe environ aux quatre jours. Légèrement affamé, gracieuseté d'une journée de fou au travail, je traverse la rue, direction La Belle Province, restaurant dans lequel je n'avais pas mis les pieds depuis des années.

-Salut, je vais prendre un steamé-ketchup pour emporter s'il te plaît.

-Pour emporter Sac ou Din mains ?

-Non non, pas besoin de sac, merci.

[pitonne sur sa caisse, approche doucement ses lèvres du micro]

-UN KETCHUP DIN MAINS !!!

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Ahhhhhh, les années 70 !

Magnifique!

Hier soir, ça faisait 14 heures que j'étais au travail, je n'avais pas dîné, ni soupé, et voilà que mon ami J. m'envoie ce truc exceptionnel.

Faites voyager le lien, tout le Québec doit voir ça!

Montez le son, c'est tout simplement sublime.

À partir de maintenant, et ce jusqu'à la fin de votre vie, chaque fois que vous entendrez les fameuses trois notes de départ lorsque le métro quittera la station, vous entendrez plutôt :



www.infopresse.com/visuel.aspx?id=17976&idimg=1

Désolé, nécessite QuickTime.

...et l'autobus !

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20 novembre 2006

Le déclin de l’empire des fusils et des roses

Dans les années 90, j’étais un grand fan de Guns and Roses. Eux et Metallica, mais pas pour les mêmes raisons. Axl W. Rose, chanteur, compositeur et fouteur de trouble, était alors au sommet du monde. Puis vinrent les années de galère.

Le dernier album de matériel original de Guns remonte à 1991 (oublions l’album de reprises de vieux « succès » punk, de même que les 37 albums live et best of, officiels ou non). Use your Illusions I & II, album double de (presque) génie, a fait la pluie et le beau temps durant mon adolescence. Encore aujourd’hui, ma gang et moi, nous nous laissons parfois aller à chanter quelques-uns de leurs plus grands succès, guitares, bières et feu de camp à la main (ouch).

15 ans plus tard, donc. Le groupe s’est dissous, Gilby Clarke, Duff, Slash, Izzy Stradlin, tous ont fait quelques albums solos plus ou moins réussis. La plupart des membres de Guns évoluent aujourd’hui au sein de Velvet Revolver (Fusil de velours vs Fusils et roses ?!? Que de virilité, messieurs...), mené par l’ancien chanteur de Stone Temple Pilot, autre band de mon adolescence.

Mais Axl, lui, est disparu dans la brume pour ne réapparaître que quelques 10 ans plus tard : plus gros, plus roux, plus tressé. Rien de moins. Mais quel retour! Not.

Son prochain album, Chinese Democracy, est depuis longtemps la risée du monde musical. Une vingtaine de musiciens y ayant participé au cours des dix dernières années ont depuis foutu le camp, incapables de travailler plus de trois mois avec Axl le fou, le tyran, le gros.

Voilà que j’apprends récemment que non seulement l’album Chinese Democracy est attendu d’ici la fin 2006, mais que le groupe est en tournée! Évidemment, en raison du caractère imprévisible du chanteur (on se souviendra du fiasco au Stade olympique en 92), plusieurs shows ont déjà été annulés à la dernière minute (certaines mauvaises langues, souvent les plus juteuses, affirment que M. Rose préfère annuler le concert lorsque la vente des billets a été décevante, c.-à.-d. souvent).

Quelle ne fut pas ma surprise de tomber en bas de ma chaise de stupéfaction en lisant, dimanche matin, que Guns and Roses jouait, la veille,… À QUÉBEC!! Au Colisée Pepsi! Le groupe devait monter sur scène à 23h15; fidèle à ses habitudes, c’est plutôt vers 23h50 que la bande à Axl a fait son apparition devant les 10 000 (tout de même!) spectateurs. Le monsieur Rose est même allé jusqu’à dire «Bonsoir Montréal!» avant de préciser qu’il blaguait. Mais c’est qu’il est drôle!

Bref, tout ça pour dire que Guns and Roses était « en ville », au Québec, à Québec, et que je ne le savais même pas! C’est dire à quel point le band a sombré.

Coming soon

Guns and Roses – Live at the Magasin général, Laurier-Station

Guns and Roses – Joliette World Tour 2006

Guns and Roses – The Chaos/Destruction tour of Rapides-des-Joachins

http://www.cyberpresse.ca/article/20061120/CPARTS04/611200581&SearchID=73263544320586



N'ajustez pas votre appareil!

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18 novembre 2006

À voir !


Daniel Craig, le meilleur James Bond.
Dans ta face, Connery.

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2 novembre 2006



Comme dans billet numéro 50.

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Top 15 de l'immobilier

Ma copine et moi sommes présentement à la recherche d'une maison. Et on en voit de toutes les putains de couleurs.

Pour fêter en grand mon quarante-neuvième billet, voici quelques trucs pigés à gauche et à droite, en haut comme en bas, ça et là et à la bonne heure, sur différents sites de maisons à vendre.

C'est parti.


15- Propriété dont l'intérieur a été pratiquement complètement refait à 90 % en 2002.

Mmmm... Confus, non ?


14 - PRES DU TREN DE BANLIEU.

Premièrement, ARRÊTE DE CRIER; deuxièmement, jamais vu train écrit aussi poche de toute ma vie.


13- Dès notre arrivée, on constate que l'intérieur de la propriété est chaleureux. Dès notre départ, on le reconstate encore.

C'est chaleureux longtemps !


12- Tiroirs glissants pour tout ranger avec facilité.

Tiroirs glissants ?!? Euh, comme la plupart des tiroirs sur la terre, non?


11- Grand deck donnant la piscine.

Que le grand Cric me croque ? Non, que le grand deck me donne une piscine.


10- Super très grand terrain idéal pour promoteur, contracteur et projet de rêve.

De un, c'est grand en maudit; de deux, trouvez l'intrus. Si vous pensez que projet de rêve est une appellation de personne, euh, ben, non.


9- Tuyauterie pour aspirateur central et fenêtres battantes.


Chérie, appelle le plombier, la tuyauterie des fenêtres battantes est finie.


8- Cause de la vente décès du conjoint. Pour plus d'information demander Carmen ou Sylvain au 1-819-xxx-xxxx.

Euh... Yé pas mort, Sylvain ?!?


7- Situer dans un cul-de-sac, services toutes payees. Acces facile a toute, quelques minutes du terrain de golf, du train et du golf.

Passons outre les fautes scandaleuses. Pis, t'as-tu hâte d'aller jouer au golf ?


6- Grande cuisine avec ses 34 portes arm mel blanc, Porte patio dans la cuisine.

T'es sûr que la porte patio est dans la cuisine ? Y'a encore de la place, même avec tes 34 portes d'armoire ?!? Et en mélamine blanche en plus; iiiiiiiiiiii, tout un argument de vente ! ...si on était en 1988.



5- Idéal pour bricoleur capable de voir le produit fini.

C'est discret en maudit ! Idéal pour bricoleur capable de voir le produit fini, c'est quoi ça, un synonyme pour vieux shack tout croche ?


4- Le toit a été fait et refait et couvert et recouvert de métal il y a 3 ans selon les dires du propriétaire.

Mal fait donc refait, et mal couvert donc recouvert ? Et pas de facture en plus ? Mais bravo !


3- Secteur de choix, poche pour tous les services.

Hahahahahahah!


2- A l'extérieur on remarque que le stationnement peut recevoir 4 véhicules, terrain paysager et cour arrière.

Méchant grand stationnement! Mais s'il reçoit la cour arrière, y'a quoi maintenant en arrière ? Un trou ?


1- Maision coquette 5 minuetes de montreal Proche 19 access rapid 440 Foyer su s-sol toit 94drain francais sep 2005granite transf fenetres porte devant 2005 plancher RC latte de bois cui et sfm en ceramic prop motivee.

Sacrament! C'est quoi ça ?!?

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Quand tout va mal...

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Pagaille à Place-D'Armes

Chaque matin, travail dans le Vieux-Montréal oblige, je descends à la station Place-D'armes. Ce matin, c'est un véritable cirque qui s'est déroulé sous mes yeux, cirque dont je fus bien malgré moi l'instigateur. Explications.

Je monte l'escalier et me dirige vers les foutus tourniquets (ici et ici). J'attends patiemment en ligne pour les franchir, prisonnier dans une mer de monde (c'est après tout la station officielle du Complexe Desjardins, du Palais des Congrès, du Centre de commerce mondial de Montréal, du Complexe Guy-Favreau, de la Caisse de dépôt et placement du Québec, et du Vieux-Montréal; rien que ça). Il est 7h44, comme à l'habitude.

Une vieille dame (60, 70 ans?) est plantée de l'autre côté des tourniquets, la main tendue en forme de réceptacle prêt à recevoir nos offrandes. Évidemment, ce spectacle est monnaie courante dans le coin, mais dans les trois autres coins aussi. Les gens franchissent les trucs à trois bras sans même la regarder. Il est pourtant difficile de la manquer, sa misère rayonne dans toute la station. À quelques pas de franchir à mon tour l'horreur en métal, ce qu'elle murmurait en boucle me vint enfin aux oreilles :

« Z'auriez pas un ticket de métro, je veux aller voir mon fils qui est malade. »

Bon. J'ai habité deux ans dans une tour de 18 étages au coin St-Urbain/René-Lévesque, et croyez-moi, j'ai tout, mais alors là TOUT entendu. Mes enfants sont malades, j'ai faim, t'as-tu cinq piasses pour que je m'achète du pot, juste une cenne noire pour un beau sourire, s'cuse t'as-tu deux piasses genre, etc. J'en suis venu à me faire une carapace, je n'écoute plus, je ne regarde plus, mais surtout, je ne donne plus.

Nous sommes le 2 novembre, j'ai une toute nouvelle carte autobus-métro, la dame veut aller visiter son fils, je m'adonne à passer par là et à être de bonne humeur, et c'est tout.

2+2=5.

Je sors mon portefeuille de ma poche, franchis le trépied horizontal, sors ma carte, regarde la dame, lui montre ma carte, elle sourit, moi aussi, je lui fais signe de passer, elle fait quelques pas, je passe ma carte dans la fente, et CLAC!!!

Elle franchit le truc.

-Merci monsieur.

-Bienvenue.


C'est là que tout chavire.


-HEY!! HEYYYY!!!!!!!!!!!

Hurlement primitif, dans mes oreilles, à 7h45. Je me retourne, abasourdi par tant de sauvagerie, pour faire face au malappris.

Fuck...



Deux agents de surveillance.

Et rien à voir avec cette photo. Non. Deux malabars d'environ 6 pieds 3, chaque, avancent vers moi. Deux vrais Vikings, la barbe, l'origine scandinave et le sang dans les cheveux en moins. Appelons-les, pour les besoins de la cause, Affolé et Dégénéré. Je déteste les gens qui ne savent pas vivre, agents de surveillance ou non.

Affolé : Hey! On t'a vu, on t'a vu!

Moi : ...

Dégénéré : Madame, madame!!!

Les deux agents arrivaient du Palais des Congrès, un café Tim Horton à la main. Ils sont donc du même côté de la barrière que moi. Je me retourne et regarde la dame disparaître nonchalamment dans l'escalier. J'ai soudainement l'impression qu'elle n'attendait que cela, qu'un bon samaritain lui ouvre tout grand le tourniquet de l'enfer pour qu'elle puisse enfin aller se jeter devant le métro.

Affolé : C'était qui ça? Ta mère?

Moi : Non, j'la connais pas.

Dégénéré : Tu fais passer du monde que tu connais pas?

Moi : Elle quêtait un billet. J'l'ai faite passer avec ma carte.

Des gens ralentissent le pas, observent, écoutent, attendent. À peine quelques secondes se sont écoulées depuis le CLAC fatidique. Après avoir assisté à mon crime, certains ont décidé de rester pour suivre mon procès.

Les deux mastodontes se dressent devant moi. Je ne peux visiblement aller nulle part, bien que ça ne m'ait jamais effleuré l'esprit de me pousser.

Dégénéré : C'est quoi ton nom?

Moi : Pourquoi?

Dégénéré : Tu fais quoi dans 'vie?

Moi : Traducteur.

Arriéré : Traducteur? Les traducteurs, c'est du monde brillant ça, non? Comment ça tu viens d'faire une niaiserie d'même?!?

Moi : Définissez niaiserie, s'il vous plaît.

Dégénéré : Quoi??!?

C'est alors qu'une voix féminine sort de nulle part :

-Laissez-le tranquille!

Les deux agents se retournent et tentent, tout comme moi d'ailleurs, de voir qui a dit ça.

Arriéré : Hey le monde, on s'en mêle pas OK? On continue pis on va travailler.

Dégénéré : Ta niaiserie, c'est qu'tu viens de faire passer quelqu'un a'ec ta carte, pis qu't'as pas l'droit, pis ça fait qu't'es dans l'trouble à matin.

Moi : Ok. Merci, c'est plus clair.

Un homme dans la cinquantaine, très bien habillé, coiffé, droit, mallette à la main, journal Métro roulé dans l'autre, ne se gêne pas et se plante à côté de moi :

-Hey franchement les gars, come on, y'a laissé passer une vieille madame malade...

Dégénéré : Monsieur, vous êtes qui vous, vous faites quoi là?!?!? Vous êtes pas mêlé à ça.

À ma grande surprise, l'homme va jusqu'au bout :

-M'as t'en faire chus pas mêlé à ça! On l'a vu l'monsieur faire passer la femme, on est toutes témoins, pis y'a ben faite de l'faire à part de d'ça.

Moi : Monsieur, monsieur, merci, mais j'crois pas que...

L'homme me coupe au beau milieu de ma phrase et y va de son plus beau :

-Belle gang de criss... Vous aimez ça écoeurer le monde, hein? Courez don après ceux qui font des graffitis, pis des vols, pis laissez tranquille le monde qui aide les autres, ostie!

J'étais sous le choc. C'est alors que la même voix féminine retentit à nouveau (et là j'ai vu de qui ça provenait), mais je ne pourrais reproduire ici ce qu'elle a dit, les deux agents commençaient à parler en même temps, et surtout à s'énerver, parce l'homme continuait sur sa lancée!

La situation se corsait, je ne savais pas quoi faire, j'avais envie de m'en mêler, ce fiasco étant après tout mon oeuvre, mais en même temps, je n'étais pas d'accord avec la tournure des événements.

Dégénéré commence à sortir de ses gonds. Je regarde donc Arriéré.

Moi : Je fais quoi?

Arriéré : Quoi?

Moi : JE FAIS QUOI??!?

Arriéré : Tu restes là!

Trois ou quatre passants enguirlandent maintenant les agents. Parmi eux, un homme que je vois chaque matin dans l'autobus depuis deux ans!

Moi : J'ai une contravention ou pas?

Arriéré : Hey, tu vois pas qu'on est débordés?!? Tu vois toute la marde que t'as starté?! Si t'avais pas faite ta Mère Thérésâ...

Moi : N'importe quoi...

Le conflit se dissipait peu à peu, surtout après que Dégénéré ait menacé d'émettre un constat d'infraction à tout le monde ici présent. Une nouvelle mer de monde se pointe dans le haut de l'escalier.

Arriéré et Dégénéré réussissent enfin à disperser la petite foule. Ils me font signe de me tasser sur le côté. Ils semblent tous deux ébranlés. C'est ici que Dégénéré devient Secoué, et Arriéré, Déconcerté. Et c'est ici que je passe d'Effronté à Coopératif.

Secoué : Pfffffff... Ciboire, ça s'peux-tu?!?!?

Coopératif : Désolé.

Secoué : Bon. Là, tu vas aller travailler, pis oublie pas une affaire : le métro, c'est pas gratuit, le monde, y payent pour prendre ça, pis la madame, elle aurait dû payer comme tout le monde. T'avais pas d'affaires à la faire passer.

Coopératif : Je l'sais. Désolé.

Déconcerté : Tu l'as déjà dit, ça. Awèye, circulez.

Une fois à l'extérieur, je me suis rendu compte que je tremblais un peu.

Je regarde ma montre.

7h50.

Six minutes plus tôt, j'enfreignais la loi. Six minutes plus tard, et surtout une rencontre avec deux Vikings et une horde de villageois enragés plus tard, j'étais enfin libre.

J'espère que votre fils va mieux, madame.

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