2 février 2007

Les yeux ouverts

Cette semaine, avec 10 ans de retard, je me suis installé devant Abre los ojos.



Un film d'Alejandro Amenabar, avec Eduardo Noriega, Penelope Cruz et Chete Lera, 1997

J'avais déjà vu, sans le savoir, deux films d'Amenabar; Tesis et The Others (oui, le film de fantôme avec Nicole Kidman). J'avais bien aimé les deux, pour différentes raisons. Alors que Tesis (Espagne, 1996) était un film violent, très dur et vraiment pas pour les enfants, The Others (coproduction Espagne/France/É.-U., 2001) s'avérait être un film de maison hantée à la sauce hollywoodienne avec une grande star (5 pieds 11 pouces). J'aime bien les réalisateurs capables de m'épater autant avec une production intime et fauchée qu'avec une superproduction, car rares sont ceux qui réussissent le passage à Hollywood sans se casser la gueule. Je ne commencerai pas ici à énumérer des noms, la liste serait beaucoup trop longue. (Fait intéressant à noter, la dizaine d'acteurs/réalisateurs/producteurs qui me viennent à l'esprit sont tous Asiatiques.)

Abre los ojos, c'est Ouvre les yeux en français. Ce sont là les toutes premières paroles prononcées dans le film, avant même que les premières images n'apparaissent. Et c'est à partir de ce moment que le rêve commence. Car Abre los ojos, c'est comme un rêve dans un rêve, dans un rêve.

César (Eduardo Noriega), jeune homme riche à craquer, tombe amoureux de Sofia (Penelope Cruz), la copine de Pelayo (Fele Martinez), son meilleur ami. Situation qui déplaît grandement à Nuria (Nawja Nimri), ancienne flamme de César. Défiguré lors d'un terrible accident de voiture, ce dernier sombre dans une profonde dépression. C'est alors que son quotidien bascule dans l'étrange... Il tentera, avec l'aide du bon docteur Antonio (Chete Lera), de remettre de l'ordre dans sa vie.

Un bon film. Eduardo Noriega joue très juste, Penelope Cruz, attachante, est d'une beauté affolante, Fele Martinez est un sympathique meilleur ami, et Chete Lera est très bon dans le rôle du docteur. Seule Nawja Nimri, la pseudo-psychopathe, n'aura pas réussi à me faire embarquer dans son personnage. Je ne peux en dire plus sur le film sous peine de dévoiler certains aspects qui gagnent à être découverts au fil du visionnement.

En fait, là où tout bascule dans l'horreur, c'est lorsque le lendemain soir j'ai décidé de me taper Vanilla Sky, son remake américain, voire hollywoodien.

Les yeux fermés


Vanilla Sky, un remake de Cameron Crowe, avec Tom Cruise, Tom Cruise et Tom Cruise, 2001

Deux choses viennent AVANT le titre du film : la belle gueule de Tom Cruise et son nom. Reprenons ici le synopsis.

David (Tom Cruise), jeune homme riche à craquer, tombe amoureux de Sofia (Penelope Cruz), la copine de Brian (Jason Lee), son meilleur ami. Situation qui déplaît grandement à Julianna (Cameron Diaz), ancienne flamme de David. Défiguré lors d'un terrible accident de voiture, ce dernier sombre dans une profonde dépression. C'est alors que son quotidien bascule dans l'étrange... Il tentera, avec l'aide du bon docteur Curtis McCabe (Kurt Russell !!), de remettre de l'ordre dans sa vie.


César devenu David


Sofia devenue... Sofia


Pelayo devenu Brian


Nuria devenue Julianna


Antonio devenu... Kurt Russel!!

Hum. Bon. Soyons honnête. Je n'ai pas réussi à me rendre jusqu'à la fin. Je voulais, je sentais que je pouvais, mais après une heure, tout s'est écroulé. J'étais à bout de force. Pourquoi? Tout simplement parce que Abre los ojos. Vanilla Sky a déjà été fait, quatre ans plus tôt, et c'était un bien meilleur film lorsqu'il se déroulait à Madrid. On frôle la copie carbone. Pratiquement chaque plan, chaque bonne idée de mise en scène d'Amenabar, chaque détail, important ou non, a été repris ici sous les bons soins de Cameron Crowe.

N'allez pas croire que je déteste Tom Cruise, et que c'était donc perdu d'avance; faux. Je l'ai bien aimé dans Mission Impossible III (chacun ses tares), mais je trouve ici qu'il n'est tout simplement pas à sa place. Tom en fait des tonnes, et ça m'énerve. Alors que César tentait de comprendre ce qui lui arrive, David, lui, est tout simplement gâché par la prestation de Cruise. On sent que la caméra n'en a que pour lui, qu'il est toujours filmé sous son plus bel angle, et ça devient rapidement très, très agaçant.

C'est la première et la dernière fois que je me tapais back à back un film et son remake.

Je me console en me disant qu'au moins, le meilleur des deux n'est pas celui avec... Kurt Russell.

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7 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Tesis : c'est un des pires cauchemars de mon année en Espagne. On m'a forcé à le regarder, dans un cours, et mes petits nerfs ne sont pas assez solides pour endurer des extraits de snuff movies, même fictifs. Yark ! Seule compensation : Eduardo Noriega, pour son esthétique corporelle.

Abre los ojos est un excellent film, mais je me demande bien ce que tu peux trouver comme talent à Eduardo Noriega. Et en passant, le film a été tourné à Madrid, et non à Barcelone.

Vanilla sky : un torchon. Passons.

Mateo Gil, qui a participé aux scénarios de Tesis, de Abre los ojos et de Mar adentro, autre excellent film espagnol avec le non moins excellent Javier Bardem (et disponible dans tous les vidéoclubs), a réalisé un film, que je n'ai jamais trouvé au Québec, mais que je te conseille vivement : Nadie conoce à nadie, toujours avec l'esthétique, mais peu talentueux Eduardo, de même que Jordi Mola que personnellement j'adooooooooore. C'est un suspense, qui se déroule à Séville, en pleine Semana Santa. J'en garde un souvenir flou, mais vibrant : je l'ai vu deux fois au cinoche.

Bon, je la ferme. Salut !

3 février 2007 à 10 h 36  
Blogger benjamAnt a dit...

TESIS : j'avais trouvé ça pas mal, sauf les 10 dernières minutes, d'un ridicule. Dommage. Sinon, les scènes de snuff m'avaient laissé complètement indifférent (évidemment, moi le fucké qui en trop vu; des films d'horreur hein, pas des snuff!!), mais j'ai tout de même trouvé le résultat intéressant, à des milles du ratage exécrable du pénible Joel Schumacher, 8MM, avec le non moins décevant Nicolas Cage, en passe de devenir le plus mauvais acteur de tous les temps.

(voir ici : http://www.youtube.com/watch?v=e6i2WRreARo&eurl=
complètement hallucinant de niaiserie!!)

Faut dire aussi que l'histoire des deux protagonistes est venue me chercher car c'est un peu l'histoire de ma vie, moi, le gars qui écoute (écoutait) de la musique de fou, qui a (avait) les cheveux longs et qui regarde des films d'horreur, qui essaie de montrer à la belle jeune fille de bonne famille qu'il n'est pas le psychopathe que les apparences semblent annoncer.

Je retiens également un plan magnifique, celui où les deux étudiants se regardent, (à la bibliothèque?); chacun a son balladeur, et on assiste à la scène en caméra subjective, donc lui regarde la belle fille toute propre sur fond de heavy metal, et elle regarde ce bum déglingué sur fond de musique classique. Superbe. L'histoire de ma vie, je vous dis. :o)

NORIEGA : je suis d'accord avec toi, ce n'est pas le meilleur des acteurs, mais je l'ai trouvé très bien dans ce rôle; un jeu monolithique à souhait (probablement involontaire), parfait pour renforcer l'idée du jeune riche blasé qui ne vit que pour lui.

MADRID : merci, j'ai rectifié le tir.

VANILLA SKY : un torchon!! ahahahah, t'as trouvé le mot que je cherchais.

MATEO GILL : je n'ai en effet jamais vu Nadie conoce à nadie (à La boîte noire p-ê?), et je me souviens que ma meilleure amie m'avait parlé de ce Mar adentro, qu'elle avait trouvé pas mal bouleversant. J'avais toutefois oublié. Merci, je veux le voir. Pour ce qui est de Javier Bardem, je n'ai rien à redire : un grand. Voir Before Night Falls pour s'en convaincre.

Ouf! Reviens quand tu veux!

3 février 2007 à 11 h 27  
Anonymous Anonyme a dit...

Et que dire du remake de 8 MM par la légendaire Bruno Mattei. Ça s'appelle SNUFF TRAP et ça a été réalisé en 2003 !

5 février 2007 à 10 h 49  
Blogger benjamAnt a dit...

Et que dire de la suite de 8 MM (8 MM 2... Hum, ils ne sont pas forcés), de J.S. Cardone, "réalisateur" de vieux film d'horreur pas terribles? Personne ne l'a vu, et j'irais même jusqu'à dire que pas grand monde n'est au courant qu'il existe. Évidemment, Nic Cage n'est plus de la partie (dommage, ç'aurait pu devenir un "so bad it's good").

Pour ce qui est de l'infâââââââme Mattei (J'ADORE son Hell of the Living Dead, soit dit en passant), j'étais au courant de ses récentes incursions dans l'horreur fauchée, mais j'ai trop peur de me les procurer... Ça sent la débâcle totale. Remarque, ça pourrait être drôle. Ça fait un mois que j'ai son Mondo Cannibale (2003), mais je n'ai toujours pas eu le guts de m'installer devant...

5 février 2007 à 11 h 19  
Blogger Patrick a dit...

SNUFF TRAP est plan par plant, en plus cheap, 8MM avec une dame.... Beurk. Sacré Mattei. Pour NADIE CONOCE A NADIE, le film a fini par sortir en Amérique du Nord par Ventura (ceux qui ont sorti TESIS). MAIS ! Pas au Québec, problème de Régie semblerait....

http://www.amazon.com/exec/obidos/ASIN/B00008G8YT/

4 mars 2007 à 15 h 30  
Blogger benjamAnt a dit...

Pour ce qui est de Mattei, j'ai même pas encore regardé MONDO CANNIBALE; on dirait que je n'ai plus de patience pour ce genre de truc, la plupart des "so bad it's good" deviennent, dans ma cour, des "so bad it's FUCKING bad"... Peut-être n'entends-je plus à rire. :o)

Sinon, pour NADIE CONOCE A NADIE, cette chère Mo et son beau se le sont procuré, alors je le verrai peut-être un jour.

Adios Muchachos !

4 mars 2007 à 22 h 19  
Blogger Patrick a dit...

SNUFF TRAP est bel et bien un "so bad it's FUCKING bad.... La patience est pas trop là dans ce coin-ci non plus. Elle disparaît tranquillement. Il n'y a que Clifford qui tough la run on dirait bien.... mais il n'a pas vu SNUFF TRAP !

5 mars 2007 à 22 h 34  

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