16 décembre 2006

Vieilleries, Part II

Dans les années 80, il y a de ça quelques siècles, plusieurs cinémas présentaient deux films pour le prix d'un. Aujourd'hui, seuls les cinéparcs poursuivent toujours cette tradition (à ce que je sache; à vous de me ramasser si votre cinéma en présente toujours deux).

Enfant, je passais mon temps entre Montréal-Nord (où j'habitais) et Drummondville (là où toute ma famille, mais alors là TOUTE ma famille réside). Drummond, c'est en quelque sorte ma ville d'adoption, j'en connais tous les recoins, pour le meilleur et pour le pire. Plus jeune, donc, j'allais souvent au Capitol, seul cinéma de la ville (aujourd'hui, bonjour le mégaplex sans âme près de la 20).


Le Capitol

1988, j'ai 11 ans. En visite chez ma grand-mère (oui, celle-là) pour quelques jours, je fus séduit par la bande annonce de La belle naufragée (Overboard, un film de Garry Marshall, avec Kurt Russel et Goldie Hawn, 1987). Je ne sais toujours pas pourquoi, mais bon; j'étais jeune et innocent (peut-être avais-je un faible pour Goldie Hawn, qui devait pourtant avoir le même âge que ma grand-mère).



Reconstitution dramatique :

-Grand-maman, je veux aller au cinéma, je veux aller voir La belle naufragée!

-Demande à ton grand-père s'il veut y aller avec toi, je veux pas que t'ailles au théâtre tout seul.

-Grand-papa, on va au cinéma à soir!

-Ok.

Des problèmes, avec mon grand-père, y'en a pas. On se rend donc au théâtre après le souper.

Premier film, donc : La belle naufragée. De ce que je me souviens, Kurt Russel y joue un charpentier pauvre vivant avec ses trois-quatre-cinq (?) fils, et dont la femme est morte (je crois). Un jour, alors qu'il s'affaire à quelques travaux sur le yacht d'une rich bitch insupportable (Hawn), cette dernière, mécontente de je ne sais quoi, lance le pauvre Kurt et son coffre à outils par-dessus bord, sans même l'avoir payé.



Un soir de tempête, elle tombe à l'eau, se cogne la tête, et est retrouvée sur la plage, amnésique. Ce bon vieux Kurt voit ça à la télé et décide de se venger; il convainc les autorités qu'il s'agit là de sa femme et la ramène chez lui, dans son taudis, là où elle s'épanouira au contact des enfants, de la vie, de l'amour,...

Ouf.


"Je suis épuisée; je suis en train de m'épanouir au contact des enfants, de la vie, de l'amour,..."

J'ai bien aimé. Mon grand-père? Je ne sais pas. Générique, des gens quittent, d'autres restent. Un employé entre dans la salle et gueule tout doucement :

-5 MINUTES AVANT L'AUT' FILM !!!

Oh, c'est vrai; l'aut' film! Il est environ 21h00, j'ai 11 ans.

Reconstitution dramatique :

-Tu veux rester pour l'aut' film?

-Oui!

-T'es fatigué?

-Non!

-Ok.

J'adore mon grand-père. Évidemment, je sais c'est quoi, moi, l'aut' film.


Un film de Gary Sherman, avec Heather O'Rourke, Tom Skerrit et Nancy Allen, 1988

Connu sous le nom de La vengeance des fantômes au Québec, Poltergeist (Tobe Hooper, 1982) est un film qui en a marqué plus d'un. Dont moi. Comment oublier le clown sous le lit, l'arbre qui mange le p'tit gars, la mère agressée au plafond de sa chambre, la p'tite fille devant la télé enneigée...

On peut dire que le III m'a également traumatisé. Certains diront que c'est un très mauvais film, que c'est le moins bon des trois, qu'ils ne savaient plus quoi faire pour continuer à faire de l'argent avec la série, bref, je serais sans doute d'accord avec tout ça le revoir aujourd'hui, mais à l'époque, faut croire que tous les ingrédients étaient en place : Drummondville, tard le soir, mon grand-père, La belle naufragée en prélude... Au secours!

Je me souviens que mon grand-père m'ait demandé si j'avais peur. J'ai sans doute dit non. Je vous laisse imaginer son plus beau Ok. On ne peut pas dire qu'il n'a pas essayé de me sortir de là!


C'est ça! Quatre fils, Russel avait quatre fils!!

Hum. Bon. Retournons à Poltergeist III.

En gros, seule Carol Anne, l'enfant par qui le malheur arrive, est de retour dans ce troisième volet. Ses parents, tannés de subir l'assaut de fantômes et de vieux indiens fuckés (voir le II), décident de prendre des vacances en l'envoyant chez son oncle et sa tante. Ces derniers ont beau habiter dans une tour high-tech, celle-là même qui vole la vedette à la petite sur l'affiche, rien à faire; le bordel reprend de plus belle, les fantômes ont retrouvé leur chérie.



Ce film est directement responsable de ma peur des miroirs, des doubles horrifiques, des reflets trompeurs, de la réalité déformée,... Je hais les miroirs. Je hais les doubles méchants.

Je hais Poltergeist III.

En rafale :





Plus j'écris ici, et plus je comprends ma vie, mon parcours, ma fascination pour les films d'horreur, mes craintes... Aujourd'hui, à 30 ans, je sais maintenant qui blâmer;

LA BELLE NAUFRAGÉE !!!

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3 commentaires:

Blogger Clifford Brown a dit...

Bizarrement, je ne me suis jamais attardé à visionner cette série, à part le premier bien sûr, mais j'étais tellement jeune que je n'en garde que de très vagues souvenirs.

Goldie Hawn, je ne me souviens plus c'est dans quel film, mais elle grimpe une échelle en robe (elle, pas l'échelle) et un gars la suit, il lève les yeux et se rend compte qu'elle ne porte pas de culotte. Cela ne nous est évidemment pas montré - malheureusement - mais je l'aimais bien, moi, Goldie, quand j'étais môme :-)

16 décembre 2006 à 14 h 12  
Blogger benjamAnt a dit...

Je crois qu'il s'agit de BIRD ON A WIRE (1990), avec Mel Gibson. Je me souviens que c'était très mauvais, et qu'on y voyait plus souvent les fesses de Mel que celles de Goldie !

17 décembre 2006 à 10 h 12  
Blogger Clifford Brown a dit...

Tu vois bien, donc, que j'en ai retenu uniquement l'aspect le plus plaisant :-)

23 décembre 2006 à 17 h 22  

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