27 décembre 2006

Dogme #1



Il y a de ça huit ans, j'ai loué ce film, comme ça, sans savoir ce que c'était. Il y a de ça huit ans, j'ai loué ce qui allait devenir le film de ma vie.

Festen (The Celebration/Fête de famille); un film de Thomas Vinterberg, avec Ulrich Thomsen, Thomas Bo Larsen et Paprika Steen



En 98, je poursuivais mon DEC en Études cinématographiques au cégep de St-Laurent. Un de nos profs, un dénommé HP, m'avait ouvert les yeux sur les « cinémas nationaux », c.-à-d. la production locale de chaque région, province ou pays, comme par exemple nos films québécois.

C'est au cours de cette période de ma vie que j'ai découvert mes plus grands cinéastes, à savoir le Polonais Krzysztof Kieslowski (Le décalogue, La double vie de Véronique, Bleu, Blanc, Rouge), le Roumain Lucian Pintilie (Le chêne, Trop tard), le Bosniaque Emir Kusturica (Le temps des gitans, Underground, Chat noir, chat blanc), et le Danois Thomas Vinterberg, donc.



Ce n'est qu'hier soir que j'ai ressorti ma vieille VHS de Festen. Il était tard, je pensais en regarder la moitié et m'endormir dessus; c'était sous-estimer le pouvoir que ce film exerce sur moi. Fatigué, j'ai tout éteint au beau milieu pour faire dodo. Cinq minutes plus tard, je tournais toujours dans mon lit; voyant bien que je ne trouverais pas le repos tant que je n'aurais pas vu le générique de fin, j'ai rallumé tout l'attirail pour finalement me rendre jusqu'à 2:30 du matin.



C'est quoi, Festen? Un père de famille, Helge, fête ses 60 ans dans son hôtel. C'est l'occasion de rassembler non seulement ses amis et toute la famille, mais également ses trois enfants, Christian, Mickaël et Hélène. Manque à l'appel la soeur jumelle de Christian, qui s'est suicidée il y a de ça à peine un an. Lors du dîner, Christian se propose de faire un discours en l'honneur de son père. Il annonce alors aux invités que son père les a violés, lui sa soeur jumelle Linda, lorsqu'ils étaient enfants.

Et BANG! Comment mettre du piquant dans une fête de famille.



Et c'est quoi, un dogme?

Le Dogme 95 est un mouvement lancé par des réalisateurs danois sous l'impulsion de Lars Von Trier en réaction aux superproductions, aux artifices et aux effets spéciaux dans le cinéma contemporain, pour revenir à une sobriété originelle plus expressive.

Les promoteurs du Dogme 95 n'appliqueront jamais totalement ces principes, en particulier le dixième, mais tenteront de s'en approcher le plus possible. Un label « officiel » estampille les films répondant suffisamment aux critères du manifeste :

1. Le tournage doit être fait sur place. Les accessoires et décors ne doivent pas être amenés (si on a besoin d'un accessoire particulier pour l'histoire, choisir un endroit où cet accessoire est présent).

2. Le son ne doit jamais être réalisé à part des images, et inversement (aucune musique ne doit être utilisée à moins qu'elle ne soit jouée pendant que la scène est filmée).

3. La caméra doit être portée à la main. Tout mouvement, ou non-mouvement possible avec la main est autorisé. (Le film ne doit pas se dérouler là où la caméra se trouve; le tournage doit se faire là où le film se déroule).

4. Le film doit être en couleurs. Un éclairage spécial n'est pas acceptable. (S'il n'y a pas assez de lumière, la scène doit être coupée, ou une simple lampe attachée à la caméra).

5. Tout traitement optique ou filtre est interdit.

6. Le film ne doit pas contenir d'action de façon superficielle. (Les meurtres, les armes, etc. ne doivent pas apparaître).

7. Les détournements temporels et géographiques sont interdits. (C'est-à-dire que le film se déroule ici et maintenant).

8. Les films de genre ne sont pas acceptables.

9. Le format du film doit être le format académique 35mm.

10. Le réalisateur ne doit pas être crédité.

Source: Wikipédia



Eh voilà. Une véritable bombe cinématographique que ce Festen. À voir de toute urgence, si ce n'est pas déjà fait.

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26 décembre 2006

Vieilleries, Part III

48 heures, l'ultime film des années 80?

Samedi soir, en me replongeant dans ce film, quelle ne fut pas ma surprise d'aller de surprise en surprise (...). Tenez-vous bien, on décolle. Destination? Un véritable who's who du cinéma d'action de années 80.



Réalisateur : Walter Hill

Le monsieur a réalisé (et pour la plupart écrit) The Warriors (79, mais sorti en vidéo et à la télé en 80), 48 Hrs. (82), Streets of Fire (84), Extreme Prejudice (87), Red Heat (88), Johnny Handsome (89);

Coscénariste : Roger Spottiswood

Le gars a participé à l'écriture de 48 Hrs. (82), a réalisé l'excellent Terror Train (80), Under Fire (83), Shoot to Kill (88), Turner & Hooch (89);

Coscénariste : Steven E. de Souza

Le bonhomme de Souza a scénarisé 48 Hrs. (82), Commando (85), The Running Man (87), Die Hard (88); que des canons!

Coscénariste : Jeb Stuart

A écrit quelques films inconnus tels que 48 Hrs. (82), Die Hard (88), Leviathan (89) et Lock Up (89);

Producteur : D. Constantine Conte

Monsieur Conte a produit Conan the Barbarian (82), 48 Hrs. (82) et The Presidio (88);

Producteur : Lawrence Gordon

Gordon n'a pas été très occupé dans les années 80, il a seulement produit, entre autres, The Warriors (79), 48 Hrs. (82), Jumpin' Jack Flash (86), Predator (87), Die Hard (88), Leviathan (89), K-9 (89), Lock Up (89), Family Business (89); excusez du peu!

Producteur : Joel Silver

Silver? Connais pas. Ah, oui, ce serait pas par hasard le producteur de petits films pas très connus tels que The Warriors (79), 48 Hrs. (82), Commando (85), Jumpin' Jack Flash (86), Lethal Weapon (87), Predator (87), Action jackson (88), Die Hard (88), Road House (89) et Lethal Weapon 2 (89)? (!!!)

Musique : James Horner

Horner n'a pas été très occupé dans les années 80,... Bah, il a peut être composé quelques chansons ici et là pour, entre autres, Humanoids From the Deep (80), The Hand (81), Wolfen (81), Star Trek : The Wrath of Khan (82), 48 Hrs. (82), Krull !!!! (83), Brainstorm (83), Star Trek III : The Search for Spock (84), Cocoon (85), Commando (85), Aliens (86), The Name of the Rose (86), Willow (88), Red Heat (88),... Juste ça.

À eux huit, ces hommes sont responsables du meilleur cinéma d'action des années 80.

Les acteurs? Bof, quelques têtes à peine connues :


Nick Nolte


Eddie Murphy


James Remar


Brion James


David Patrick Kelly


Sonny Landham


Jonathan Banks


Frank McRae


Chris Mulkey

Ahhhhhhhhhh, 48 heures; un pur produit des années 80. Violence gratuite, langage vulgaire, des gens qui fument partout et à outrance, des policiers alcooliques qui conduisent comme des sauvages dans des vieilles bagnoles, des sous-intrigues qui ne mènent à rien, des personnages secondaires qui disparaissent au beau milieu du film, une fin à la morale douteuse, des blagues racistes, sexistes, mais surtout mauvaises,...

Tout y est. Une certaine idée du bonheur, quoi.

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16 décembre 2006

Vieilleries, Part II

Dans les années 80, il y a de ça quelques siècles, plusieurs cinémas présentaient deux films pour le prix d'un. Aujourd'hui, seuls les cinéparcs poursuivent toujours cette tradition (à ce que je sache; à vous de me ramasser si votre cinéma en présente toujours deux).

Enfant, je passais mon temps entre Montréal-Nord (où j'habitais) et Drummondville (là où toute ma famille, mais alors là TOUTE ma famille réside). Drummond, c'est en quelque sorte ma ville d'adoption, j'en connais tous les recoins, pour le meilleur et pour le pire. Plus jeune, donc, j'allais souvent au Capitol, seul cinéma de la ville (aujourd'hui, bonjour le mégaplex sans âme près de la 20).


Le Capitol

1988, j'ai 11 ans. En visite chez ma grand-mère (oui, celle-là) pour quelques jours, je fus séduit par la bande annonce de La belle naufragée (Overboard, un film de Garry Marshall, avec Kurt Russel et Goldie Hawn, 1987). Je ne sais toujours pas pourquoi, mais bon; j'étais jeune et innocent (peut-être avais-je un faible pour Goldie Hawn, qui devait pourtant avoir le même âge que ma grand-mère).



Reconstitution dramatique :

-Grand-maman, je veux aller au cinéma, je veux aller voir La belle naufragée!

-Demande à ton grand-père s'il veut y aller avec toi, je veux pas que t'ailles au théâtre tout seul.

-Grand-papa, on va au cinéma à soir!

-Ok.

Des problèmes, avec mon grand-père, y'en a pas. On se rend donc au théâtre après le souper.

Premier film, donc : La belle naufragée. De ce que je me souviens, Kurt Russel y joue un charpentier pauvre vivant avec ses trois-quatre-cinq (?) fils, et dont la femme est morte (je crois). Un jour, alors qu'il s'affaire à quelques travaux sur le yacht d'une rich bitch insupportable (Hawn), cette dernière, mécontente de je ne sais quoi, lance le pauvre Kurt et son coffre à outils par-dessus bord, sans même l'avoir payé.



Un soir de tempête, elle tombe à l'eau, se cogne la tête, et est retrouvée sur la plage, amnésique. Ce bon vieux Kurt voit ça à la télé et décide de se venger; il convainc les autorités qu'il s'agit là de sa femme et la ramène chez lui, dans son taudis, là où elle s'épanouira au contact des enfants, de la vie, de l'amour,...

Ouf.


"Je suis épuisée; je suis en train de m'épanouir au contact des enfants, de la vie, de l'amour,..."

J'ai bien aimé. Mon grand-père? Je ne sais pas. Générique, des gens quittent, d'autres restent. Un employé entre dans la salle et gueule tout doucement :

-5 MINUTES AVANT L'AUT' FILM !!!

Oh, c'est vrai; l'aut' film! Il est environ 21h00, j'ai 11 ans.

Reconstitution dramatique :

-Tu veux rester pour l'aut' film?

-Oui!

-T'es fatigué?

-Non!

-Ok.

J'adore mon grand-père. Évidemment, je sais c'est quoi, moi, l'aut' film.


Un film de Gary Sherman, avec Heather O'Rourke, Tom Skerrit et Nancy Allen, 1988

Connu sous le nom de La vengeance des fantômes au Québec, Poltergeist (Tobe Hooper, 1982) est un film qui en a marqué plus d'un. Dont moi. Comment oublier le clown sous le lit, l'arbre qui mange le p'tit gars, la mère agressée au plafond de sa chambre, la p'tite fille devant la télé enneigée...

On peut dire que le III m'a également traumatisé. Certains diront que c'est un très mauvais film, que c'est le moins bon des trois, qu'ils ne savaient plus quoi faire pour continuer à faire de l'argent avec la série, bref, je serais sans doute d'accord avec tout ça le revoir aujourd'hui, mais à l'époque, faut croire que tous les ingrédients étaient en place : Drummondville, tard le soir, mon grand-père, La belle naufragée en prélude... Au secours!

Je me souviens que mon grand-père m'ait demandé si j'avais peur. J'ai sans doute dit non. Je vous laisse imaginer son plus beau Ok. On ne peut pas dire qu'il n'a pas essayé de me sortir de là!


C'est ça! Quatre fils, Russel avait quatre fils!!

Hum. Bon. Retournons à Poltergeist III.

En gros, seule Carol Anne, l'enfant par qui le malheur arrive, est de retour dans ce troisième volet. Ses parents, tannés de subir l'assaut de fantômes et de vieux indiens fuckés (voir le II), décident de prendre des vacances en l'envoyant chez son oncle et sa tante. Ces derniers ont beau habiter dans une tour high-tech, celle-là même qui vole la vedette à la petite sur l'affiche, rien à faire; le bordel reprend de plus belle, les fantômes ont retrouvé leur chérie.



Ce film est directement responsable de ma peur des miroirs, des doubles horrifiques, des reflets trompeurs, de la réalité déformée,... Je hais les miroirs. Je hais les doubles méchants.

Je hais Poltergeist III.

En rafale :





Plus j'écris ici, et plus je comprends ma vie, mon parcours, ma fascination pour les films d'horreur, mes craintes... Aujourd'hui, à 30 ans, je sais maintenant qui blâmer;

LA BELLE NAUFRAGÉE !!!

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10 décembre 2006

L'homme attentionné de l'année

En troisième position :



En deuxième position :



And the winner is...

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9 décembre 2006

Trois fois

Je viens de me taper les trois films d'Alejandro Gonzalez Innaritu, dans cet ordre :


21 Grams (2003, Sean Penn, Naomi Watts et Benicio Del Toro)


Babel (2006, Brad Pitt, Cate Blanchett et Adrianna Barraza)


Amores perros (aka Amours chiennes, Life's a Bitch, 2000, Emilio Echavarria, Gael Garcia Bernal et Vanessa Bauche)

Je n'ai pas respecté l'ordre chronologique, et si j'avais à les mettre dans l'ordre de celui que j'ai le plus aimé jusqu'au moindre, c'est exactement le contraire de l'ordre dans lequel je les ai vu :

Amores perros
Babel
21 Grams

Une chance que je n'ai pas abandonné après 21 Grams ! Sans le savoir, je montais en crescendo, je gardais le meilleur pour la fin. Évidemment, les trois films ont leurs forces et leurs faiblesses, mais j'avoue qu'Amours chiennes m'a particulièrement plu. Ça fait six ans que j'entends parler de ce film, de l'accident de voiture, des chiens, mais surtout de l'excellent Gael Garcia Bernal, également de la distribution de Babel.


Gael Garcia Bernal

Alejandro Gonzalez Innaritu est un réalisateur hors pair, et ses trois films sont à voir. Prévoyez environ 2h30 pour chacun, mais ça passe vite, et ça passe bien. Ses acteurs sont toujours impeccables, ses cadrages sont magnifiques, la musique, bien qu'omniprésente, n'est jamais agressante, chaque plan est réfléchi et filmé de main de maître, bref, du grand art, du vrai cinéma.

Ma question est toutefois la suivante : combien de fois peut-on refaire le même film ?

Trois fois semble être la réponse d'Alejandro.

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7 décembre 2006

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6 décembre 2006

VHS 7

Hier so
ir, blasé, insomniaque et dépressif (!!! – je déconne, tout va bien), n’ayant aucun nouveau film d’horreur poche à me mettre sous la dent pleine de sang, je me suis tourné vers ma fidèle vidéographie, étagère bondée de bonnes vieilles VHS, usine à cauchemars par excellence. Mon regard se pose immédiatement sur Les raisins de la mort (Jean Rollin, 1978). Je n’aime pas beaucoup Rollin et ses trucs fauchés pseudo mystico poético macabro lesbiano pouet, mais j’ai un faible pour ses Raisins.



Jean es
t un cinéaste à part en France. Adepte de cul et de sang, son œuvre est certes inégale, mais on ne peut que féliciter le bonhomme qui a su, au fil de sa filmographie, rester bien en marge de tout ce qui faisait alors dans l’Hexagone (du moins en horreur; ses incursions dans le porno sont somme toute plus conventionnelles). Chapeau l’ami. Aujourd’hui célébré par des milliers (voire des millions) de fans, le père Rollin peut se dire Mission accomplie. Ou presque. Car après les fleurs vient le pot.



Je reproche principalement à Jeannot de faire des films emmerdants comme c’est pas possible. Le meilleur (Les raisins de la mort, 1978, Fascination, 1979, La morte vivante, 1982) côtoie souvent le pire (Les démoniaques, 1974, La nuit des traquées, 1980, Les échappées, 1981). Sa filmographie est beaucoup trop inégale à mon goût. Oh, j’oubliais quelques titres savoureux comme Jeunes filles impudiques (1973), Remplissez moi… les trois trous (1978), et qui pourrait oublier Bouches lascives et pornos (1979). Mais c’est là une toute autre histoire dans laquelle je ne m’embarquerai pas.

L’horreur, donc. Je sais, j’ai l’habitude de me faire crucifier par les fans hardcore de Rollin qui ne jurent que par La vampire nue (1969), Requiem pour un vampire (1971), Le frisson des vampires (1971) et autres Une vierge chez les morts vivants (1973), mais à ça je répondrai : bon Dieu que ces films me tuent! De vrais somnifères! J’ai tout essayé, rien à faire. Je vois les bonnes intentions, je reconnais certaines qualités esthétiques, je comprends la démarche, les efforts, le système D, mais l’ensemble ne passe pas… sauf dans Les raisins de la mort.



Évidemment, je n’ai plus à me présenter, tout le monde sait que je suis une véritable pute à morts vivants (euh, ouache). Dans les Raisins, toutefois, variante intéressante, il ne s’agit pas réellement de morts revenant à la vie, mais plutôt de villageois contaminés par le vin… Merci à IMDb pour un synopsis plus complet, ultra détaillé, voire incompréhensible puisque trop scientifique : « A young woman discovers that the pesticide being sprayed on vineyards is turning people into killer zombies. » Je sais, je sais, moi non plus je n’y comprends rien; sacré Rollin et ses scénarios trop compliqués!



Trêv
e de plaisanteries, c’est un bon 90 minutes à passer en famille (famille de cinglés, s’entend). Pour les magnifiques paysages ruraux de la France, pour quelques scènes très gore (la pire scène du film nous montre un Jean Rollin, subtilement déguisé en habitant, décapiter –à la hache, rien de moins– la tête d’une femme crucifiée sur une porte, pour ensuite avancer vers la caméra en nous offrant ladite tête qu’il tient par la tignasse!!!), pour l’inquiétante étrangeté que dégage l’ensemble, mais également et surtout pour Brigitte Lahaie, a personal favourite, la sublime star du porno français des années 70-80.



Merci à Synapse pour son récent DVD (2002) à l’image étincelante, mais rien, alors là rien ne pourra jamais égaler MA version, une vieille VHS pourrite à l’image chancelante et au son imparfai
t, cassette ayant fait les beaux jours des clubs vidéo québécois au début des années 80, et dans une grosse pochette, s’il vous plaît!

Ça peut paraître cinglé de s’entêter avec une vieille VHS alors que le DVD offre des conditions de visionnement optimales, mais fallait être là à l’époque où la guerre entre Beta et VHS
faisait rage. Nostalgie, quand tu nous tiens.

Chaque fois que je regarde ma vieille copie détraquée, je peux presque sentir les ignobles vignobles…

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4 décembre 2006

Le méchant de l'autobus

Le méchant de l'autobus, c'est moi. La nouvelle mode, semble-t-il, est de prendre deux bancs par personne : un pour les fesses, l'autre pour le sac. Pauvre sac! C'est éreintant de passer sa journée sur le dos de quelqu'un, par terre, dans le casier, sur la table,... Il a droit à son propre banc. Sinon, gare à la DPS! (La Direction de la protection des sacs)

Chaque matin, 7h10, j'entre dans l'autobus. L'allée est bondée, les gens sont entassés comme des sardines (je déteste ces phrases préfaites). Toutefois, ceux et celles qui, comme moi, décident de se frayer un chemin, atteignent le centre de l'autobus pour se rendre compte... qu'il n'y a personne à l'arrière! La liberté, l'espace, le bonheur! Oh, et les gens qui prennent deux bancs.

Voici l'arrière de l'autobus.



Cercle = humain, X = sac

Bon, désolé, je me débrouille en musique, mais pas en dessin.

Donc, revenons à nos moutons (je déteste ces phrases préfaites). Une fois à l'arrière, 19 places assises, 11 personnes, 8 sacs. Trois types : celui qui fait semblant de dormir chaque fois que quelqu'un arrive devant lui, celui qui affiche son plus bel air de «gros méchant marabout ce matin», et l'autre qui te regarde les yeux remplis de «T'es mieux de pas venir ici mon hostie».

Chaque matin, j'en choisi un différent.

Je me plante devant le banc de sa majesté son sac. La personne en question me regarde, semble attendre mon «Svp-Merci» (qui ne vient jamais), soupire, enlève son sac et le met (oh!, souffrance, humiliation!) sur ses genoux. Je m'assieds. Fin.



1- Pourquoi tout le monde reste debout en avant comme du bétail alors qu'il y a huit places assises dans le fond? (l'excuse du «Je me tiens près des portes parce que j'ai peur de ne pas être capable de descendre à mon arrêt» ne tient pas; l'autobus se vide au terminus, au métro, alors impossible de manquer son coup)

2-On paie 63 $ (65 à compter de janvier) pour entrer dans ce truc, soit le double de ce que paient ceux qui prennent deux bancs, pour la plupart des tarifs réduits (carte payée par les parents, de surcroît); on a le droit de s'asseoir, non? Pourquoi devrais-je y aller de mon plus beau «Excuse-moi de te déranger, mais est-ce que tu pourrais enlever ton sac s'il te plaît, j'aimerais m'asseoir? Merci!» No fucking way. Je n'ai rien à te demander. Ton sac, tu l'enlèves, et tu fermes ta gueule.

3-L'autobus est tellement plein (faux, vide à l'arrière) que le chauffeur passe souvent des arrêts sans s'arrêter, au grand dam des gens sur le trottoir qui paient eux aussi 63 $ (65 à compter de Janvier) et qui se les gèlent; je bouillerais de voir l'autobus me passer dans 'face sans s'arrêter parce que des gens sont pris dans la porte alors qu'il n'y a personne à l'arrière.



Le méchant de l'autobus, c'est moi : les gens en avant ne m'aiment pas trop parce que je dois les bousculer un peu pour passer (à eux je m'excuse, par contre; même s'ils choisissent de rester plantés là, ils n'ont pas choisi que la disposition de l'autobus soit si mal foutue), et les gens en arrière rêvent de me battre parce qu'ils doivent enlever leur sac et endurer qu'un coude touche au leur jusqu'au métro.

Nous vivons en société; sauvages, si vous n'êtes pas contents, marchez.

Un peu de nerf, que diable! Unissons-nous, faisons la guerre à ces gens qui ne savent pas vivre, arrêtons de leur fournir les munitions leur permettant de continuer leur petit powertrip!

Merci de voyager ASSIS avec la STM. Bonne journée.

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2 décembre 2006

John of the Garden

Vous connaissez Jean Dujardin?



Il est Français, il a 34 ans, et bien qu'il soit membre du collectif Nous C nous depuis 1995, c'est grâce à Un gars, une fille version France, 1999, s'il est aujourd'hui connu de par le monde. Moi qui n'aime pas Guy A. Lepage, je peux au moins le remercier pour ça!

Évidemment, Jean Dujardin, c'est lui :



Brice de Nice, un film de James Hoth, avec Dujardin (duh), Clovis Cornillac et Élodie Bouchez, 2005

Il y a de ça deux ans, lorsque la bande annonce est sortie ici au Québec, je me suis dit : « Mon Dieu... Quelle connerie. C'est Wayne's World, Bill & Ted, le surf et la France passés au blender ». Le film est sorti au cinéma. Rien à cirer. Le film est sorti au club vidéo. Pas plus intéressé.

J'entendais quelques fois des gens dire Cassé!!, toujours accompagné du même geste, un bras qui fend l'air en diagonale de haut en bas. Le fils d'une amie, petit homme de huit ans, me dit un jour en riant : Cassé!!, geste à l'appui.

-C'est quoi ça, Cassé!! ?!?

-C'est Briiiiiiiiice de Niiiiiiiiiice!! hi hi hi

Ah bon. Même les enfants de huit ans ont vu Brice de Nice. Mon meilleur ami de rajouter :

-Ouin, on a loué ça hier,... Bof. Pas pire. C'est con. C'est drôle. Bof.

Ah bon. Même les meilleurs amis « Bof. Pas pire. C'est con. C'est drôle. Bof. » ont vu Brice de Nice. C'en est trop! Direction club vidéo. Je loue, je visionne, je me bidonne! C'est l'histoire d'un fils de riche qui ne fout rien de ses journées sauf attendre LA vague et se taper Point Break 4-5 fois par jour, le film de surf avec Patrick Swayze et Keanu Reeves.

J'ai ri comme un con, souvent très fort, seul dans mon salon. C'est bon signe. Je m'attendais à plus, le film s'essouffle dangereusement en deuxième moitié, certains personnages secondaires manquent cruellement de peaufinage, mais, mais,... C'est le show de Jean Dujardin! Pour savoir de quoi il en retourne, donc, avec Cassé!!, voir le film.

Le film : 6.5/10 (extrait)

Le Dujardin : 9/10

Ce soir, deux mois plus tard, je viens de franchir la deuxième étape.



OSS 117 : Le Caire nid d'espions
, un film de Michel Hazanavicius, avec Dujardin (re-duh), Bérénice Bejo et la séduisante Portugaise Aure « De battre mon coeur s'est arrêté » Atika, 2006 (merci Clifford)

N'en rajoutez pas, la cour est pleine! Me voilà vendu. Contrairement à Brice (ils l'arrêteraient après 20 minutes en disant « C'est débile », je les connais), OSS 117 est un film que je pourrais recommander à ma mère et mon beau-père. Parodie des premiers James Bond, le tout saupoudré d'une touche historique, soit les relations entre les Français et les Arabes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le film touche la cible.

Dujardin troque d'ailleurs sa perruque blonde et ses t-shirt jaunes pour adopter le look Connery époque Dr. No. Et ça lui va à ravir!



Nous sommes en 1955. L'agent secret Hubert Bonnisseur de La Bath (!?!) se rend en Égypte (au Caire, donc) enquêter sur la mort d'un autre agent, un ami (amant?) d'enfance. Et c'est très drôle! Outre quelques faiblesses, principalement certains gags et raccourcis faciles, l'ensemble est très fréquentable, et Dujardin casse la baraque jusqu'au tout dernier plan.

Le film : 7.5/10 (extrait)

Le Dujardin : 9.5/10

Lâche pas Jean, tu y es presque; encore un film et tu l'auras, ton 10 sur 10.

Un grand acteur à découvrir de toute urgence.

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