6 décembre 2006

VHS 7

Hier so
ir, blasé, insomniaque et dépressif (!!! – je déconne, tout va bien), n’ayant aucun nouveau film d’horreur poche à me mettre sous la dent pleine de sang, je me suis tourné vers ma fidèle vidéographie, étagère bondée de bonnes vieilles VHS, usine à cauchemars par excellence. Mon regard se pose immédiatement sur Les raisins de la mort (Jean Rollin, 1978). Je n’aime pas beaucoup Rollin et ses trucs fauchés pseudo mystico poético macabro lesbiano pouet, mais j’ai un faible pour ses Raisins.



Jean es
t un cinéaste à part en France. Adepte de cul et de sang, son œuvre est certes inégale, mais on ne peut que féliciter le bonhomme qui a su, au fil de sa filmographie, rester bien en marge de tout ce qui faisait alors dans l’Hexagone (du moins en horreur; ses incursions dans le porno sont somme toute plus conventionnelles). Chapeau l’ami. Aujourd’hui célébré par des milliers (voire des millions) de fans, le père Rollin peut se dire Mission accomplie. Ou presque. Car après les fleurs vient le pot.



Je reproche principalement à Jeannot de faire des films emmerdants comme c’est pas possible. Le meilleur (Les raisins de la mort, 1978, Fascination, 1979, La morte vivante, 1982) côtoie souvent le pire (Les démoniaques, 1974, La nuit des traquées, 1980, Les échappées, 1981). Sa filmographie est beaucoup trop inégale à mon goût. Oh, j’oubliais quelques titres savoureux comme Jeunes filles impudiques (1973), Remplissez moi… les trois trous (1978), et qui pourrait oublier Bouches lascives et pornos (1979). Mais c’est là une toute autre histoire dans laquelle je ne m’embarquerai pas.

L’horreur, donc. Je sais, j’ai l’habitude de me faire crucifier par les fans hardcore de Rollin qui ne jurent que par La vampire nue (1969), Requiem pour un vampire (1971), Le frisson des vampires (1971) et autres Une vierge chez les morts vivants (1973), mais à ça je répondrai : bon Dieu que ces films me tuent! De vrais somnifères! J’ai tout essayé, rien à faire. Je vois les bonnes intentions, je reconnais certaines qualités esthétiques, je comprends la démarche, les efforts, le système D, mais l’ensemble ne passe pas… sauf dans Les raisins de la mort.



Évidemment, je n’ai plus à me présenter, tout le monde sait que je suis une véritable pute à morts vivants (euh, ouache). Dans les Raisins, toutefois, variante intéressante, il ne s’agit pas réellement de morts revenant à la vie, mais plutôt de villageois contaminés par le vin… Merci à IMDb pour un synopsis plus complet, ultra détaillé, voire incompréhensible puisque trop scientifique : « A young woman discovers that the pesticide being sprayed on vineyards is turning people into killer zombies. » Je sais, je sais, moi non plus je n’y comprends rien; sacré Rollin et ses scénarios trop compliqués!



Trêv
e de plaisanteries, c’est un bon 90 minutes à passer en famille (famille de cinglés, s’entend). Pour les magnifiques paysages ruraux de la France, pour quelques scènes très gore (la pire scène du film nous montre un Jean Rollin, subtilement déguisé en habitant, décapiter –à la hache, rien de moins– la tête d’une femme crucifiée sur une porte, pour ensuite avancer vers la caméra en nous offrant ladite tête qu’il tient par la tignasse!!!), pour l’inquiétante étrangeté que dégage l’ensemble, mais également et surtout pour Brigitte Lahaie, a personal favourite, la sublime star du porno français des années 70-80.



Merci à Synapse pour son récent DVD (2002) à l’image étincelante, mais rien, alors là rien ne pourra jamais égaler MA version, une vieille VHS pourrite à l’image chancelante et au son imparfai
t, cassette ayant fait les beaux jours des clubs vidéo québécois au début des années 80, et dans une grosse pochette, s’il vous plaît!

Ça peut paraître cinglé de s’entêter avec une vieille VHS alors que le DVD offre des conditions de visionnement optimales, mais fallait être là à l’époque où la guerre entre Beta et VHS
faisait rage. Nostalgie, quand tu nous tiens.

Chaque fois que je regarde ma vieille copie détraquée, je peux presque sentir les ignobles vignobles…

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1 commentaires:

Blogger Clifford Brown a dit...

Sublime, mais oui ! Je dois avouer que, sans avoir été influencé par mes pairs, j'ai été capable d'apprécier pas mal tous les films de Rollin que j'ai vu, avec un net bémol pour ses oeuvres plus récentes. J'ai vu LA VAMPIRE NUE pour briser la glace, en '96, et je me ratrappe depuis.

Mes favoris sont LA NUIT DES TRAQUÉES et FASCINATION, mais je n'en déteste aucun. Quoique... je n'ai pas encore vu LES TROTTOIRS DE BANGKOK (!!!).

Attention toutefois : si Rollin a dirigé pour Eurociné les inserts CHEAPS avec une demoiselle qui se prend pour Christina Von Blanc (mais qui a les cheveux plus longs et dont on ne voit jamais le visage) et avec des zombies de pacotille, UNE VIERGE CHEZ LES MORTS-VIVANTS est un film de Jess Franco, et un de mes favoris qui plus est ! Tu devrais jeter un oeil au DVD proposant le "director's cut" sorti au début des années 2000, c'est un plaisir inégalé.

9 décembre 2006 à 14 h 55  

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