5 août 2010

Cruising (Gay) Bar

J'ai lu récemment un recueil de conversations entre Al Pacino et le journaliste Lawrence Grobel, conversations qui s'étendent sur une période de plus de 30 ans. Je ne suis pas un fanatique de Pacino, mais le livre est vraiment intéressant, ne serait-ce que pour l'histoire entourant chacun des films auxquels il a participé.

Je me suis depuis lancé dans une croisade de voir tout ce que je n'ai pas vu de lui. Du moins les classiques des années 70 et 80.

Après avoir regardé (et apprécié) Dog Day Afternoon, ce fut au tour de Cruising, du cinglé Friedkin, que je connais très bien pour avoir vu et lu TOUT ce qui existe sur le tournage de L'Exorciste. Je me souviens qu'à l'époque, mon père voulait vraiment pas que je le regarde Cruising je veux dire, pas L'exorciste, que j'avais déjà vu (!!) quand il passait à la télé payante. Je comprends maintenant pourquoi.

Cruising
De William Friedkin - 1980



Friedkin n'a vraiment, vraiment pas fait dans la dentelle ici. Évidemment, il n'a pas l'habitude de faire des films pour enfants. Y'a un gros bloc dans le livre de Pacino qui parle de la controverse entourant ce film, du bordel que les gays ont foutu pendant le tournage, du bordel qu'ils ont foutu quand le film est sorti,...

Le 3/4 du film se déroule la nuit. Dans les bars gays de New York, sinon dans les rues, les ruelles et les parcs autour. Sombre, sombre, sombre. Et que dire des scènes DANS les bars... Ouch. C'est là que Friedkin fait tout exploser : des pipes, du lichage de mamelons, des pénétrations sauvages dans un coin sombre,... c'est quelque chose. Et le clou du spectacle : un fist fuck bien en règle, en plein bar, avec « enduisage » de vaseline jusqu'au coude avant de procéder. Hallucinant. Évidemment, on ne voit pas le poing rentrer, mais c'est à peu près tout ce qu'on ne voit pas. Ça « fesse » fort (...), je vous dis.

[Fist fuck : diminutif de l'anglais fist-fucking qui signifie faire l'amour avec le poing. Pénétration vaginale et/ou anale de la main entière, parfois au-delà du poignet, mais aussi de gadgets et ustensiles. La dilatation des orifices naturels doit faire l'objet d'un long apprentissage mutuel, et du respect des limites de chacun. Prévention : outre l'usage généreux d'un lubrifiant, pour prévenir notamment les risques de fissures anales, le port de gants de latex est vivement conseillé afin d'éviter tout risque de contamination.]



Les meurtres sont également pas piqués des vers. (Synopsis : les gays se font décimer dans le New York des années 80, par un tueur psychotique mystérieux. Pacino, policier de son état, est envoyé undercover dans le milieu afin de débusquer le tueur haineux au couteau à steak.) Les meurtres à l'arme blanche sont très sauvages, très brutaux. Friedkin a le don d'installer une tension avant l'inévitable.

Y'a également un punch assez solide dans les cinq dernières minutes, un espèce de revirement de situation plutôt fucked up... Ça m'a un peu mélangé, je ne savais plus trop quoi penser, mais en y repensant depuis... j'ai catché. Mieux vaut tard que jamais, comme dirait l'autre.



Visionnement recommandé; pour la faune new yorkaise du début des années 80; pour un Pacino en grande forme, comme toujours; pour une trallée de seconds rôles habitués des films policiers des années 70-80 (le toujours inquiétant Joe Spinell, Paul « je suis le père de la belle Mira » Sorvino, Ed « Married with Children » O'Neal, etc.); pour les scènes tournées en plein jour, pour se rappeler à quoi ressemblait New York à cette époque; pour le travail technique de Friedkin, impeccable bien sûr; pour le côté malsain de cette entreprise risquée, choquante.

À ne pas mettre entre toutes les mains, par contre. Comme disait mon père : « C'est pas un film pour les enfants. Va te coucher. »

Bande-annonce ICI

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