Zodiaqueries et autres longueurs, suite et fin
Grosse fin de semaine de films. Après 300 vendredi, Zodiac hier. Je n'ai pas osé retourner sur cinémamontréal.com pour voir à combien de "long" on était rendu, mais on doit bien topper le 300, justement. Réglons d'ailleurs ce détail d'emblée; oui, c'est long. Nous sommes effectivement en présence de plus de 2h30 d'enquête, de dialogues et de fausse pistes.
Ceux qui s'attendaient à Se7en 2 sont sortis très déçus (faut dire que la bande-annonce laisse croire que le film tourne autour des agissements sordides du tueur, alors que cet aspect n'occupe qu'environ 15% du métrage, et encore. Fausse représentation? Oui. Mais c'est ça, les bandes-annonces d'aujoud'hui). Ceux qui s'attendaient à un bon film qui ne prend pas ses spectateurs pour des cons ont apprécié. Je m'attendais à un bon film qui n'allait pas me prendre pour un con. J'ai apprécié.
Quatre personnes* tentent d'amener un tueur en série nommé Zodiac devant la justice. Ce tueur a terrorisé San Francisco de 1966 à 1978, ayant commis au minimum 37 meurtres qu'il a ensuite documentés à l'aide de lettres envoyées dans un journal. Voilà pour l'histoire.
*Tour d'horizon des "quatre personnes" en question :
Mark Ruffalo, dans la peau de l'inspecteur David Toschi, qui a passé une décennie de sa vie à tenter de résoudre l'affaire : excellent. J'avais vu le monsieur dans quelques bluettes du genre Et si c'était vrai et autres 13 ans bientôt 30 (ne me demandez pourquoi j'ai vu ces films...), mais je dois ici avouer qu'il joue maintenant dans la cour des grands. Une performance sans faille.
Anthony Edwards, l'inspecteur William Armstrong, partenaire et ami de Ruffalo : correct. Sans être un grand acteur, il est toujours sympathique, comme c'est ici le cas. Comment ne pas aimer le gars qui jouait Gilbert dans La revanche des tronches?! Impossible!
Robert Downey Jr., dans le rôle de Paul Avery, journaliste chevronné, alcoolique, drogué et sympatique : excellent d'un bout à l'autre. Toute une prestation de la part de monsieur Junior... comme toujours.
Jake Glyhehnehanl..., dans le rôle de Robert Graysmith, à l'époque dessinateur caricaturiste au San Francisco Chronicle, et plus tard auteur du livre sur lequel s'appuie le film : oups... Rien à faire, je ne m'habituerai jamais à ce type. Après l'avoir vu dans Donnie Darko (un sacré film), The Day After Tomorrow, Brokeback Mountain, Jarhead et maintenant Zodiac, je peux affirmer sans ambage qu'il me laisse totalement indifférent. Il n'est pas mauvais, il est juste lui, et c'est déjà trop pour moi. Ce n'est toutefois pas suffisant pour ruiner le film puisqu'il est entouré de gens qui lui font tellement d'ombre qu'on en vient à oublier qu'il nage sans cesse pour tenter de jouer au même niveau qu'eux.
(C'est semble-t-il l'histoire de sa vie. Dans Jarhead, il paraît bien pâle (sans jeu de mots) aux côtés du toujours (parfois un peu trop) intense Jamie Foxx; dans Brokeback, il est totalement éclipsé par l'excellent Heath Ledger; dans The Day After et dans Donnie, c'est respectivement par des loups en images de synthèse minables et par un lapin démoniaque de six pieds qu'il se fait laver. Pas facile la vie. Fin de l'éditorial.)
À noter que la reconstitution de l'époque est tout simplement magistrale, d'une rigueur à toute épreuve. Imaginez un peu tout le travail que ça implique au niveau des voitures, des vêtements, des véhicules, des rues, de la décoration intérieure, des bâtiments, des coiffures,... Les années 60-70 comme si on y était. Et damn, tout le monde fume, tout le temps, partout! Incroyable. Sur les lieux de travail, en pleine salle de réunion, dans tous les restaurants, dans tous les magasins, partout! Cet aspect m'a vraiment marqué. C'est dire à quel point nous vivons à une toute autre époque.
Bien qu'il ne se passe pratiquement rien pendant 2h30, le film est très intense. On suit les personnages sur près de 20 ans à coups d'ellipses de quelques heures, quelques jours, quelques mois ou carrément quelques années, et la progression/régression de chacun d'eux est très réaliste, très palpable. Sur ce coup là, chapeau au scénario de James Vanderbilt (pourtant pas le plus grand des scénaristes), aux acteurs qui défendent leurs rôles avec justesse (sauf peut-être un) et à Fincher, qui savait exactement là où il s'en allait avec cette histoire.
Je ne peux également passer sous silence les différents aspects techniques du film, notamment l'excellent travail de Harris Savides (un abonné aux films de l'étrange Gus Van Sant), responsable de la cinématographie époustouflante qui dicte chaque seconde du métrage, sans compter la bonne besogne abattue par Angus Wall, qui a fait ses classes sur le Fight Club (on a déjà vu pire école) du même réalisateur et qui signe ici son meilleur montage. Certains diront qu'il aurait gagné à couper un peu dans quelques scènes, mais je ne fais pas partie de ces "certains".
Jeunes filles pâmées devant le beau Mark Ruffalo et autres amateurs de films glauques avec meurtre sordide aux vingt minutes, circulez, y'a rien à voir pour vous ici. Tant qu'à quitter la salle en plein film du film parce que vous trouvez ça plate, pour ensuite vous rendre sur un site quelconque et détruire le film à coups de 2/10 parce que c'était lonnnng et parce que Ruffalo était beaucoup plus mignon dans 13 ans bientôt 30 (...), restez à la maison.
Zodiac, un film qui fait confiance à l'intelligence des spectateurs? Tout à fait.
Bon travail les gars (sauf peut-être un).
Grosse fin de semaine de films. Après 300 vendredi, Zodiac hier. Je n'ai pas osé retourner sur cinémamontréal.com pour voir à combien de "long" on était rendu, mais on doit bien topper le 300, justement. Réglons d'ailleurs ce détail d'emblée; oui, c'est long. Nous sommes effectivement en présence de plus de 2h30 d'enquête, de dialogues et de fausse pistes.
Ceux qui s'attendaient à Se7en 2 sont sortis très déçus (faut dire que la bande-annonce laisse croire que le film tourne autour des agissements sordides du tueur, alors que cet aspect n'occupe qu'environ 15% du métrage, et encore. Fausse représentation? Oui. Mais c'est ça, les bandes-annonces d'aujoud'hui). Ceux qui s'attendaient à un bon film qui ne prend pas ses spectateurs pour des cons ont apprécié. Je m'attendais à un bon film qui n'allait pas me prendre pour un con. J'ai apprécié.
Quatre personnes* tentent d'amener un tueur en série nommé Zodiac devant la justice. Ce tueur a terrorisé San Francisco de 1966 à 1978, ayant commis au minimum 37 meurtres qu'il a ensuite documentés à l'aide de lettres envoyées dans un journal. Voilà pour l'histoire.
*Tour d'horizon des "quatre personnes" en question :
Mark Ruffalo, dans la peau de l'inspecteur David Toschi, qui a passé une décennie de sa vie à tenter de résoudre l'affaire : excellent. J'avais vu le monsieur dans quelques bluettes du genre Et si c'était vrai et autres 13 ans bientôt 30 (ne me demandez pourquoi j'ai vu ces films...), mais je dois ici avouer qu'il joue maintenant dans la cour des grands. Une performance sans faille.
Anthony Edwards, l'inspecteur William Armstrong, partenaire et ami de Ruffalo : correct. Sans être un grand acteur, il est toujours sympathique, comme c'est ici le cas. Comment ne pas aimer le gars qui jouait Gilbert dans La revanche des tronches?! Impossible!
Robert Downey Jr., dans le rôle de Paul Avery, journaliste chevronné, alcoolique, drogué et sympatique : excellent d'un bout à l'autre. Toute une prestation de la part de monsieur Junior... comme toujours.
Jake Glyhehnehanl..., dans le rôle de Robert Graysmith, à l'époque dessinateur caricaturiste au San Francisco Chronicle, et plus tard auteur du livre sur lequel s'appuie le film : oups... Rien à faire, je ne m'habituerai jamais à ce type. Après l'avoir vu dans Donnie Darko (un sacré film), The Day After Tomorrow, Brokeback Mountain, Jarhead et maintenant Zodiac, je peux affirmer sans ambage qu'il me laisse totalement indifférent. Il n'est pas mauvais, il est juste lui, et c'est déjà trop pour moi. Ce n'est toutefois pas suffisant pour ruiner le film puisqu'il est entouré de gens qui lui font tellement d'ombre qu'on en vient à oublier qu'il nage sans cesse pour tenter de jouer au même niveau qu'eux.
(C'est semble-t-il l'histoire de sa vie. Dans Jarhead, il paraît bien pâle (sans jeu de mots) aux côtés du toujours (parfois un peu trop) intense Jamie Foxx; dans Brokeback, il est totalement éclipsé par l'excellent Heath Ledger; dans The Day After et dans Donnie, c'est respectivement par des loups en images de synthèse minables et par un lapin démoniaque de six pieds qu'il se fait laver. Pas facile la vie. Fin de l'éditorial.)
À noter que la reconstitution de l'époque est tout simplement magistrale, d'une rigueur à toute épreuve. Imaginez un peu tout le travail que ça implique au niveau des voitures, des vêtements, des véhicules, des rues, de la décoration intérieure, des bâtiments, des coiffures,... Les années 60-70 comme si on y était. Et damn, tout le monde fume, tout le temps, partout! Incroyable. Sur les lieux de travail, en pleine salle de réunion, dans tous les restaurants, dans tous les magasins, partout! Cet aspect m'a vraiment marqué. C'est dire à quel point nous vivons à une toute autre époque.
Bien qu'il ne se passe pratiquement rien pendant 2h30, le film est très intense. On suit les personnages sur près de 20 ans à coups d'ellipses de quelques heures, quelques jours, quelques mois ou carrément quelques années, et la progression/régression de chacun d'eux est très réaliste, très palpable. Sur ce coup là, chapeau au scénario de James Vanderbilt (pourtant pas le plus grand des scénaristes), aux acteurs qui défendent leurs rôles avec justesse (sauf peut-être un) et à Fincher, qui savait exactement là où il s'en allait avec cette histoire.
Je ne peux également passer sous silence les différents aspects techniques du film, notamment l'excellent travail de Harris Savides (un abonné aux films de l'étrange Gus Van Sant), responsable de la cinématographie époustouflante qui dicte chaque seconde du métrage, sans compter la bonne besogne abattue par Angus Wall, qui a fait ses classes sur le Fight Club (on a déjà vu pire école) du même réalisateur et qui signe ici son meilleur montage. Certains diront qu'il aurait gagné à couper un peu dans quelques scènes, mais je ne fais pas partie de ces "certains".
Jeunes filles pâmées devant le beau Mark Ruffalo et autres amateurs de films glauques avec meurtre sordide aux vingt minutes, circulez, y'a rien à voir pour vous ici. Tant qu'à quitter la salle en plein film du film parce que vous trouvez ça plate, pour ensuite vous rendre sur un site quelconque et détruire le film à coups de 2/10 parce que c'était lonnnng et parce que Ruffalo était beaucoup plus mignon dans 13 ans bientôt 30 (...), restez à la maison.
Zodiac, un film qui fait confiance à l'intelligence des spectateurs? Tout à fait.
Bon travail les gars (sauf peut-être un).
Libellés : Cinéma
3 commentaires:
Eh !!! Je ne suis pas seul !! J'ai tout simplement adoré comme j'ai mentionné un peu plus tôt. Ayant été le voir à une représentation plutôt tardive, je craignais le cognage de clous.... mais non, j'étais rivé sur mon beau banc.
Une superbe réussite d'un bout à l'autre. Fincher a également dû se défendre de la durée de son film au près de la presse et du studio.... Pauvre lui. Le film faisait dans les 190 minutes et il a coupé, coupé, pour en arriver à ce 157 minutes où il a affirmé l'impossibilité d'en couper plus.
Avec la durée de plus en plus longue pour chaque film, je ne vois pas pourquoi les gens se plaignent si c'est aussi passionnant (ok, ce n'est pas de l'action, mais bon). Enfin, bien content que le Fincher ait tenu son bout, le résultat est fabuleux.
Oh ! Et quand regardes-tu PANIC ROOM ?! hehe
...j'attends juste qu'ils sortent la version digitally-dé-jodie-foster-isée...
Grâce au numérique, elle sera retirée et remplacée par le jeune Jabba the Hut, celui qui marche aux côtés de Han Solo dans la nouvelle version bidouillée du premier Star Wars du nom...
J'ai tellement hâte de voir ça !
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