Il y a de ça huit ans, j'ai loué ce film, comme ça, sans savoir ce que c'était. Il y a de ça huit ans, j'ai loué ce qui allait devenir le film de ma vie.
Festen (The Celebration/Fête de famille); un film de Thomas Vinterberg, avec Ulrich Thomsen, Thomas Bo Larsen et Paprika Steen
En 98, je poursuivais mon DEC en Études cinématographiques au cégep de St-Laurent. Un de nos profs, un dénommé HP, m'avait ouvert les yeux sur les « cinémas nationaux », c.-à-d. la production locale de chaque région, province ou pays, comme par exemple nos films québécois.
C'est au cours de cette période de ma vie que j'ai découvert mes plus grands cinéastes, à savoir le Polonais Krzysztof Kieslowski (Le décalogue, La double vie de Véronique, Bleu, Blanc, Rouge), le Roumain Lucian Pintilie (Le chêne, Trop tard), le Bosniaque Emir Kusturica (Le temps des gitans, Underground, Chat noir, chat blanc), et le Danois Thomas Vinterberg, donc.
Ce n'est qu'hier soir que j'ai ressorti ma vieille VHS de Festen. Il était tard, je pensais en regarder la moitié et m'endormir dessus; c'était sous-estimer le pouvoir que ce film exerce sur moi. Fatigué, j'ai tout éteint au beau milieu pour faire dodo. Cinq minutes plus tard, je tournais toujours dans mon lit; voyant bien que je ne trouverais pas le repos tant que je n'aurais pas vu le générique de fin, j'ai rallumé tout l'attirail pour finalement me rendre jusqu'à 2:30 du matin.
C'est quoi, Festen? Un père de famille, Helge, fête ses 60 ans dans son hôtel. C'est l'occasion de rassembler non seulement ses amis et toute la famille, mais également ses trois enfants, Christian, Mickaël et Hélène. Manque à l'appel la soeur jumelle de Christian, qui s'est suicidée il y a de ça à peine un an. Lors du dîner, Christian se propose de faire un discours en l'honneur de son père. Il annonce alors aux invités que son père les a violés, lui sa soeur jumelle Linda, lorsqu'ils étaient enfants.
Et BANG! Comment mettre du piquant dans une fête de famille.
Et c'est quoi, un dogme?
Le Dogme 95 est un mouvement lancé par des réalisateurs danois sous l'impulsion de Lars Von Trier en réaction aux superproductions, aux artifices et aux effets spéciaux dans le cinéma contemporain, pour revenir à une sobriété originelle plus expressive.
Les promoteurs du Dogme 95 n'appliqueront jamais totalement ces principes, en particulier le dixième, mais tenteront de s'en approcher le plus possible. Un label « officiel » estampille les films répondant suffisamment aux critères du manifeste :
1. Le tournage doit être fait sur place. Les accessoires et décors ne doivent pas être amenés (si on a besoin d'un accessoire particulier pour l'histoire, choisir un endroit où cet accessoire est présent).
2. Le son ne doit jamais être réalisé à part des images, et inversement (aucune musique ne doit être utilisée à moins qu'elle ne soit jouée pendant que la scène est filmée).
3. La caméra doit être portée à la main. Tout mouvement, ou non-mouvement possible avec la main est autorisé. (Le film ne doit pas se dérouler là où la caméra se trouve; le tournage doit se faire là où le film se déroule).
4. Le film doit être en couleurs. Un éclairage spécial n'est pas acceptable. (S'il n'y a pas assez de lumière, la scène doit être coupée, ou une simple lampe attachée à la caméra).
5. Tout traitement optique ou filtre est interdit.
6. Le film ne doit pas contenir d'action de façon superficielle. (Les meurtres, les armes, etc. ne doivent pas apparaître).
7. Les détournements temporels et géographiques sont interdits. (C'est-à-dire que le film se déroule ici et maintenant).
8. Les films de genre ne sont pas acceptables.
9. Le format du film doit être le format académique 35mm.
10. Le réalisateur ne doit pas être crédité.Source: Wikipédia
Eh voilà. Une véritable bombe cinématographique que ce Festen. À voir de toute urgence, si ce n'est pas déjà fait.
Libellés : Cinéma
4 commentaires:
Je te surprendrai sans doute en te disant que je ne l'ai jamais vu. Il fait partie de cette longue liste de films dont j'ai tellement entendu parler que je ne ressens plus le besoin de les voir, ou alors le faire ne serait qu'une suite de déceptions.
Dans le même style, "The Idiots" de von Trier est aussi un excellent film. Dérangeant, bouleversant, comme tous ses films, d'ailleurs.
Sacré Lars... Le premier film que j'ai vu de lui fut BREAKING THE WAVES. J'avais trouvé ça un peu long, mais très humain. Vinrent ensuite, dans cet ordre, DANCER IN THE DARK, puis LES IDIOTS, justement, qui m'avait pas mal surpris, autant de façon positive que négative.
Le dernier que j'ai vu, ça fait au moins 4-5 ans; EUROPA, que j'avais trouvé très bon. Je n'entends que des bonnes choses de THE KINGDOM depuis des années, mais je ne me sens pas la force de me lancer dans des heures et des heures de visionnement. Je n'écoute aucune série de télé, et j'avoue que l'idée de me taper 5-6 heures de ROYAUME ne m'emballe pas plus que ça, mais bon; sa série reste au rayon des "je le verrai bien un jour".
Je terminerais en disant que je n'embarque pas dans sa plus récente vague, son espèce de théâtre minimaliste filmé, son histoire des États-Unis ou je ne sais quoi. Je parle ici de DOGVILLE et de MANDERLAY. Je n'ai vu aucun des deux, et ça ne m'effleure même pas l'esprit de le faire. Qui sait, peut-être y trouverais-je mon compte?
Le IT'S ALL ABOUT LOVE de Vinterberg contient de bonnes choses également, ça vaut largement la peine pour toute la première partie, mais on s'embourbe un peu par la suite sans que ça ne devienne complètement déplaisant. Seul hic: Sean Penn et toute son histoire, c'est inutile, surjoué et ça tombe plat.
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