3 mars 2007

Vieilleries, Part IV

Samedi matin, 7h33. Eh, je suis un lève-tôt. Je veux savoir quelle température il fait, j'ai le goût d'aller prendre une longue marche. Mon plan est le suivant : j'allume la télé, je syntonise le canal 10 (c'est vraiment le 10 chez moi, antenne oblige), je tombe sur Salut Bonjour Week-end, je regarde dans le coin inférieur droit, je vois un truc du genre -1 Mtl -4 Qc 7:33, Power off, on se lève, go.

J'allume la télé. Jusqu'ici, tout va bien. Vision mondiale. Pas de doute, je suis à TQS. Je recule d'une chaîne, me voilà au 17, Télé-Québec (Radio-Québec pour les baby-boomers, qui ne s'habitueront jamais, et qui d'ailleurs vont encore au Forum, les chanceux); une émission pour les tout p'tits, Diego, que je juge sans intérêt (car Diego n'est pas présentateur de météo). Ne me reste que le 12 à franchir et j'y suis. Mon doigt appuie sur la touche, et...

et...






et...






...






!!!

Bon, ok, au 12 (CTV), c'était plutôt :



Quel choc. Rien, mais alors là rien ne m'avait préparé à ça. Moi qui ne voulais que savoir le temps qu'il faisait, j'en ai eu pour mon argent! Le vagabond... J'avais complètement oublié cette émission, avec laquelle j'ai pourtant grandi (la série a fait les beaux jours de notre télé entre 1979 et 1985, et je suis né en 76; à vos calculatrices, prêt, partez). Produit canadien financé et distribué par CTV, The Littlest Hobo était en fait une énième variation sur les Lassie, Flipper, Skippy et autres bêtes intelligentes qui passaient leur journée à ramener les humains sur le droit chemin. Chaque épisode avait son intrigue, ses personnages, son dénouement heureux et... ses défauts. Le vagabond, c'est L'effet Scoubidou* assuré.

*L'effet Scoubidou : plus jeune, on aimait tous Scoubidou. C'était drôle, coloré, épeurant, divertissant. Malheureusement, regarder un épisode de Scoubidou 20 ans plus tard, c'est la douche froide; toujours la même intrigue, la même résolution, les mêmes gags. Enfant, tout ceci nous échappait. Adulte, tout ceci nous désole. Parfois, on veut se replonger dans nos souvenirs de jeunesse, on souhaite se rappeler comment était telle émission de télé ou tel film, mais plus souvent qu'autrement, BANG; L'effet Scoubidou vient tout détruire.


Le vagabond (à gauche)

La technique : ouf... Contrairement à la plupart des séries télé de l'époque, Le vagabond était filmé non pas sur pellicule, mais en vidéo. Le résultat est désastreux. Les épisodes ont tellement l'air cheap que certaines mauvaises langues, dont je fais partie, diront que ça sent le produit canadien à plein nez. Chaque image, chaque plan, chaque couleur semble dire : Regardez!, regardez comme c'est laid!

C'est de plus filmé avec les pieds. Une réalisation sans ambition, terne, des plans sortis tout droit du Petit guide du caméraman à rabais.


Quel montage! Not.

Les comédiens : ayoye... On dirait une assemblée d'artisans ayant échoué dans le milieu. Quand le théâtre ne veut plus de vous, quand le monde de la pub ne veut plus de vous, quand la télé communautaire ne veut plus de vous, présentez-vous aux auditions du vagabond, c'est l'embauche assurée.

La morale : au secours... Il ne faut jamais voler, mentir, rire des handicapés, s'enrichir sur le dos des autres, frauder l'assurance, manquer de respect à son père, mettre ses doigts dans son nez, gnan gnan gnan, gnan gnan gnan,... Lourd, mais lourd!


Chien cherche humain stupide, faible et mal pris

Le chien : hum... Ridicule. Je ne trouve même pas les mots pour expliquer tout ce que j'ai vu le chien faire en 20 minutes. À tout bout de champ, il a une enveloppe dans la gueule, une corde, un chandail, une lampe de poche, une radio, un botin de téléphone, une raquette de tennis, une brique,... Déprimant. Il pousse des carosses d'enfant, ouvre des portières de voiture, déclenche des alarmes d'incendie, corde du bois, met la table, rebranche un téléphone dans le mur,... POURRI!

Pour les nostalgiques, programmez votre vieux magnétoscope : samedi matin, 7h30, CTV (12).

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Bon, maintenant, les gâteries.

Pour ENTENDRE la musique du générique EN FRANÇAIS (le bonheur!), c'est ICI que ça se passe

Pour VOIR le générique EN ANGLAIS : ICI

Pour ENTENDRE la musique du générique EN ESPAGNOL (superbe!), n'allez pas plus loin QU'ICI

Le pauvre bougre qui a composé la chanson thème et qui a bâti toute sa carrière sur ce "succès", c'est Terry Bush (attention coeurs sensibles, pochette pathétique)

Le site le plus exhaustif sur Le vagabond, c'est ICI (Quel travail! En anglais seulement)

Si vous voulez épater la galerie, sortez votre guitare en plein party et, sans avertissement, lancez-vous!


Le vagabond


Dm - C
Il est une voix qui m'appelle et m'attire
Dm - C
Au fil des routes je l'écoute et la suis
F - Bb
Quand je m'arrête c'est pour me faire des amis
Gm7 - Bb(C) - F
J'peux pas rester l'temps d'un sourire il faut partir!
G7 - Bb - [F - C7(E) - Dm]
Il s'peut qu'un beau jour je me repose enfin
C - BmMaj7 - Bb(C) - [F - C7]
Jusqu'à ce jour je poursuis mon parcours
F - Bb
Si avec moi un temps tu veux marcher
Gm7 - Bb(C) - F
Mets ton chapeau, t'inquiète de rien et puis t'en viens
G7 - Bb - [F - C7(E) - Dm]
Il s'peut qu'un beau jour je me repose enfin
C - BmMaj7 - C7 - Bb(Eb) - F...
Jusqu'à ce jour, je poursuis mon parcours


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Le meilleur pour la fin : un épisode complet, Le chien fantôme, EN FRANÇAIS ! Vous trouverez ça ICI

Ah, j'oubliais;

Voici le vagabond au volant d'un camion... N'IMPORTE QUOI!!

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9 commentaires:

Blogger Monik a dit...

Wow ! La toune ! J'étais tellement une fan du Vagabond quand j'étais petite ! Et la scène où il court à côté du train ! Merci BenjamAnt, je suis émue.

3 mars 2007 à 14 h 25  
Blogger Monik a dit...

Et pour te remercier, cet autre moment de nostalgie :

« Viens dans ma vallée, viens dans ma vallée...»

http://www.youtube.com/watch?v=Y1blMBfx29c&mode=related&search=

3 mars 2007 à 14 h 34  
Blogger Patrick a dit...

Whoa !! LE VAGABOND !!! J'avais oublié cette série !!! J'en ai tellement sur les heures du dîner à l'époque.... Je préfère ne pas en revoir avec ce que tu dis cependant.... hehe.

4 mars 2007 à 14 h 41  
Anonymous Anonyme a dit...

Et moi aussi !

Je me rappelle d'un épisode avec des enfants dans une caverne qui allait s'effondrer, le tout baigné dans une mystique amérindienne vaguement déconnectée.

Et je me souvenais très bien de ce thème... Il faudrait qu'un musicien du métro l'essaie, peut-être augmenterait-il son pourboire...

4 mars 2007 à 16 h 58  
Blogger benjamAnt a dit...

Faut croire qu'on se shootait tous au vagabond quand nous étions plus jeunes! Il doit bien exister une association quelque part, un truc du genre les VA, les Vagabonds Anonymes...

Sinon, j'ai eu cette maudite toune dans la tête toute la fin de semaine,... au secours... Après avoir sifflé les trois mêmes notes du début pour la 435e fois en déneigeant ma voiture, mon voisin a failli me lancer sa pelle par la tête. Je l'ai supplié de le faire. En vain.

4 mars 2007 à 23 h 25  
Blogger Clifford Brown a dit...

Ahahahahah ! Que de souvenirs ! Je me souviens que, plus jeune, j'ai cru que le Vagabond lui-même était venu me visiter à Shawinigan.

C'est une histoire fascinante. J'espère ne pas m'étendre trop longtemps là-dessus.

Un espèce de bâtard vaguement berger allemand avait échoué dans mon secteur et mon petit frère & moi avions passé l'avant-midi à jouer avec, devant chez nous, sur la 3e rue, dans le Bas-de-la-Ville. Le soir venu, bien sûr, nous avons supplié ma mère de le garder à coucher.

Le lendemain, jour idyllique, nous avons encore joué avec toute la journée. Il était super patient et on pouvait coucher notre tête sur son ventre pour une sieste commune au soleil. Le soir venu, encore un dodo dans notre salon pour le cabot.

Le lendemain, un lundi, nous devions aller à la maternelle. A notre retour, plus de pitou ! Ma mère m'a dit qu'il était parti, avait continué sa route pour aller jouer avec d'autres petits garçons. Nous avons passé une semaine entière à le chercher dans le quartier, avec beaucoup de tristesse.

Dix ans plus tard, ma mère m'avouait que le chien était en fait parti... à la SPCA.

Rêves brisés.

7 mars 2007 à 19 h 34  
Blogger benjamAnt a dit...

Le vagabond est mort ! À Shawinigan... Une bien triste fin.

7 mars 2007 à 20 h 43  
Blogger benjamAnt a dit...

Alerte !, ALERTE !!!

Je crois avoir vu Le vagabond ce matin, devant le IGA! Il aurait donc déjoué la SPCA de Shawinigan.

Attendait-il une vielle dame pour l'aider à mettre ses sacs dans le coffre de sa voiture? Attendait-il un enfant pauvre pour lui faire une grimace et un clin d'oeil dont lui seul a le secret, facéties qui feraient sourire l'enfant mais qui ne le rendraient pas moins pauvre? M'attendait-il moi, pour m'aider avec mon mariage et ma nouvelle maison?

À suivre! Vagabond lives, it seems!

10 mars 2007 à 12 h 05  
Blogger Clifford Brown a dit...

Il voulait probablement endosser le prêt pour ta barraque ! Profite vite de sa signature de médecin poilu !!!

13 mars 2007 à 20 h 20  

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