VHS 8
Frankenstein and the Monster from Hell
Enfin! Ça fait plusieurs années que je voulais voir ce film, et je n'ai pas été déçu. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de me taper un film sorti en 1974? Parce que LA MAUDITE CENSURE.
Je n'ai jamais été un grand fan des Dracula et des Frankenstein, qui viennent en deux batch bien distinctes : celle des années 30 (la Universal - Dracula, Frankenstein), celle des années 70 (la Hammer Film), mais j'ai toujours été attiré vers ce Frankenstein et le monstre de l'enfer.
Si de bonnes vieilles VHS bien pourrites subsistent encore dans quelques clubs vidéo, le film est récemment (il y a de ça quelques années) sorti en DVD, gracieuseté de Paramount. Et qui dit DVD Paramount pour un film d'horreur dit : l'arnaque totale. On dirait toujours qu'ils se font un devoir de tout faire de travers : film provenant d'une source obscure et non du master, copie censurée à mort, format d'origine rarement respecté, bonus inexistants ou insignifiants (une bande-annonce, une filmographie sélective du réalisateur, et hop!, fin),... Du bel ouvrage crasse.
En fait, ce que j'attendais depuis des années, c'était de mettre la main sur le DVD d'Anolis Entertainment, compagnie allemande offrant la copie la plus complète de ce film, pour des raisons que je ne saurais expliquer. Version Paramount : 93 minutes. Version Anolis : 99 minutes. Étrangement, leur site indique 91 minutes (plus court que la version Paramount!), mais il n'en est rien. Un ami m'a prêté une copie VHS de cette importation allemande, et c'est bel et bien 1 heure 39 minutes qui rayonnait sur le compteur de mon vidéo.
Il manque semble-t-il 40 images à cette version, soit environ 1,5 seconde (24 images/seconde), lorsque le directeur de l'asile se fait trancher la gorge par le monstre. Je peux vivre avec une coupe de (même pas) deux secondes, mais six minutes m'apparaissait toutefois inacceptable. Voilà donc pourquoi j'attendais de tomber sur ce foutu DVD... que je viens de voir en VHS.
Poursuivant sans relâche ses sinistres expériences, le Baron Frankenstein, dissimulé sous une fausse identité, utilise le personnel médical d'un asile d'aliénés. Ainsi, le chirurgien Simon Helder, qui vient d'être emprisonné pour avoir mené des expériences sur des cadavres, devient son apprenti. Frankenstein s'est mis en tête de créer un être vivant à partir du corps de Schneider, un pensionnaire particulièrement violent...
Un film de Terence Fisher (un habitué de la Hammer), avec L'IMMENSE Peter Cushing dans le rôle du Baron Frankenstein, et la créature est interprétée par nul autre que David Prowse, qui allait incarner trois ans plus tard ce bon vieux Darth Vader.
L'IMMENSE Peter Cushing? Oh que oui.
Cet homme, cette légende du cinéma d'épouvante, défonce l'écran chaque fois qu'il entre dans le cadre. Une présence magistrale, un regard puissant, une voix parfaite, un accent noble et musical, une prestation physique alors qu'on le croyait chétif, bref, du très grand Peter Cushing au sommet de son art. Le film vaut la peine d'être vu ne serait-ce que pour son interprétation du savant fou, un équilibre parfait entre la retenue, la splendeur et la démesure. "Doctor Frankenstein, Creator of man" se dit-il, sourire discret aux lèvres, alors qu'on lui fait remarquer qu'il vient de ramener un cadavre à la vie.
Pour un film de la Hammer (la plupart de leurs films sont somme toute assez "propres", le sang est toujours discret et les débordements de violence, quasi inexistants), j'avoue que quelques scènes m'ont agréablement surpris. La plupart des coupes sauvages (six minutes!, je tiens à le rappeler) ont été faites durant les scènes autour de la table d'opération, alors que le bon docteur Frankenstein et son assistant préparent leur monstre (on assiste à la greffe des yeux, des mains et du cerveau). Ces opérations filmées de façon assez réaliste sont très intéressantes, et il faut voir le docteur, dont les mains horriblement brûlées empêchent tout travail de précision, guider son apprenti d'une main (brûlée) de maître : "I have the knowledge, you have the hands".
Le clou du spectacle survient toutefois alors que les deux hommes greffent les mains d'un sculpteur virtuose sur la créature; l'assistant du docteur, un peu mal pris, demande à son maître s'il peut l'aider en tenant les veines du monstre alors qu'il s'affaire à recoudre les tendons sectionnés. Peu habile en raison de ses mains invalides mais bien conscient qu'il s'agit là d'une intervention des plus délicates, le docteur s'exécute du mieux qu'il peut.
C'est avec ses dents que le baron tient les veines à l'écart des tendons. Cette scène, un moment d'anthologie, est bien évidemment absente de toutes les autres copies.
Le monstre est quant à lui à mille lieux de la représentation classique de la créature (teint verdâtre, grand et costaud, deux bornes chaque côté du cou, etc.); on est plutôt en présence d'un petit gros très poilu, sorte de croisement improbable entre un yéti et un loup-garou, bien interprété par Prowse car on finit par souhaiter la mort de cette pathétique aberration de la nature.
Un bon film bien écrit, bien filmé (tourné entièrement en décors intérieurs); parfois drôles, parfois lugubres, les péripéties sont toujours réalistes et bien amenées, et les personnages, tous attachants, sont campés par des passionnés qui auraient suivi le réalisateur jusqu'en enfer pour que le film soit réussi, et jamais le budget ridicule dont disposait l'équipe ne transparaît à l'écran.
C'est la dernière fois que Cushing interpréta le docteur Frankenstein, un personnage qu'il avait maintes fois défendu dans des productions de tout acabit. Non content d'être l'un des plus grands acteurs britanniques de tous les temps (Van Helsing dans d'innombrables versions de Dracula, le plus convaincant des Sherlock Holmes, Grand Moff Tarkin dans Star Wars, etc.), il a également su s'approprier ce personnage de Shelley comme s'il avait été écrit pour lui.
Si je suis heureux d'avoir enfin vu la version intégrale, je regrette toutefois de ne pas avoir loué le film avant, car à défaut de voir plus de sang, j'aurais assisté à un grand moment : le dernier tour de piste d'un géant dans la peau du plus fou des savants.
Frankenstein and the Monster from Hell
Enfin! Ça fait plusieurs années que je voulais voir ce film, et je n'ai pas été déçu. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de me taper un film sorti en 1974? Parce que LA MAUDITE CENSURE.
Je n'ai jamais été un grand fan des Dracula et des Frankenstein, qui viennent en deux batch bien distinctes : celle des années 30 (la Universal - Dracula, Frankenstein), celle des années 70 (la Hammer Film), mais j'ai toujours été attiré vers ce Frankenstein et le monstre de l'enfer.
Si de bonnes vieilles VHS bien pourrites subsistent encore dans quelques clubs vidéo, le film est récemment (il y a de ça quelques années) sorti en DVD, gracieuseté de Paramount. Et qui dit DVD Paramount pour un film d'horreur dit : l'arnaque totale. On dirait toujours qu'ils se font un devoir de tout faire de travers : film provenant d'une source obscure et non du master, copie censurée à mort, format d'origine rarement respecté, bonus inexistants ou insignifiants (une bande-annonce, une filmographie sélective du réalisateur, et hop!, fin),... Du bel ouvrage crasse.
En fait, ce que j'attendais depuis des années, c'était de mettre la main sur le DVD d'Anolis Entertainment, compagnie allemande offrant la copie la plus complète de ce film, pour des raisons que je ne saurais expliquer. Version Paramount : 93 minutes. Version Anolis : 99 minutes. Étrangement, leur site indique 91 minutes (plus court que la version Paramount!), mais il n'en est rien. Un ami m'a prêté une copie VHS de cette importation allemande, et c'est bel et bien 1 heure 39 minutes qui rayonnait sur le compteur de mon vidéo.
Il manque semble-t-il 40 images à cette version, soit environ 1,5 seconde (24 images/seconde), lorsque le directeur de l'asile se fait trancher la gorge par le monstre. Je peux vivre avec une coupe de (même pas) deux secondes, mais six minutes m'apparaissait toutefois inacceptable. Voilà donc pourquoi j'attendais de tomber sur ce foutu DVD... que je viens de voir en VHS.
Poursuivant sans relâche ses sinistres expériences, le Baron Frankenstein, dissimulé sous une fausse identité, utilise le personnel médical d'un asile d'aliénés. Ainsi, le chirurgien Simon Helder, qui vient d'être emprisonné pour avoir mené des expériences sur des cadavres, devient son apprenti. Frankenstein s'est mis en tête de créer un être vivant à partir du corps de Schneider, un pensionnaire particulièrement violent...
Un film de Terence Fisher (un habitué de la Hammer), avec L'IMMENSE Peter Cushing dans le rôle du Baron Frankenstein, et la créature est interprétée par nul autre que David Prowse, qui allait incarner trois ans plus tard ce bon vieux Darth Vader.
L'IMMENSE Peter Cushing? Oh que oui.
Cet homme, cette légende du cinéma d'épouvante, défonce l'écran chaque fois qu'il entre dans le cadre. Une présence magistrale, un regard puissant, une voix parfaite, un accent noble et musical, une prestation physique alors qu'on le croyait chétif, bref, du très grand Peter Cushing au sommet de son art. Le film vaut la peine d'être vu ne serait-ce que pour son interprétation du savant fou, un équilibre parfait entre la retenue, la splendeur et la démesure. "Doctor Frankenstein, Creator of man" se dit-il, sourire discret aux lèvres, alors qu'on lui fait remarquer qu'il vient de ramener un cadavre à la vie.
Pour un film de la Hammer (la plupart de leurs films sont somme toute assez "propres", le sang est toujours discret et les débordements de violence, quasi inexistants), j'avoue que quelques scènes m'ont agréablement surpris. La plupart des coupes sauvages (six minutes!, je tiens à le rappeler) ont été faites durant les scènes autour de la table d'opération, alors que le bon docteur Frankenstein et son assistant préparent leur monstre (on assiste à la greffe des yeux, des mains et du cerveau). Ces opérations filmées de façon assez réaliste sont très intéressantes, et il faut voir le docteur, dont les mains horriblement brûlées empêchent tout travail de précision, guider son apprenti d'une main (brûlée) de maître : "I have the knowledge, you have the hands".
Le clou du spectacle survient toutefois alors que les deux hommes greffent les mains d'un sculpteur virtuose sur la créature; l'assistant du docteur, un peu mal pris, demande à son maître s'il peut l'aider en tenant les veines du monstre alors qu'il s'affaire à recoudre les tendons sectionnés. Peu habile en raison de ses mains invalides mais bien conscient qu'il s'agit là d'une intervention des plus délicates, le docteur s'exécute du mieux qu'il peut.
C'est avec ses dents que le baron tient les veines à l'écart des tendons. Cette scène, un moment d'anthologie, est bien évidemment absente de toutes les autres copies.
Le monstre est quant à lui à mille lieux de la représentation classique de la créature (teint verdâtre, grand et costaud, deux bornes chaque côté du cou, etc.); on est plutôt en présence d'un petit gros très poilu, sorte de croisement improbable entre un yéti et un loup-garou, bien interprété par Prowse car on finit par souhaiter la mort de cette pathétique aberration de la nature.
Un bon film bien écrit, bien filmé (tourné entièrement en décors intérieurs); parfois drôles, parfois lugubres, les péripéties sont toujours réalistes et bien amenées, et les personnages, tous attachants, sont campés par des passionnés qui auraient suivi le réalisateur jusqu'en enfer pour que le film soit réussi, et jamais le budget ridicule dont disposait l'équipe ne transparaît à l'écran.
C'est la dernière fois que Cushing interpréta le docteur Frankenstein, un personnage qu'il avait maintes fois défendu dans des productions de tout acabit. Non content d'être l'un des plus grands acteurs britanniques de tous les temps (Van Helsing dans d'innombrables versions de Dracula, le plus convaincant des Sherlock Holmes, Grand Moff Tarkin dans Star Wars, etc.), il a également su s'approprier ce personnage de Shelley comme s'il avait été écrit pour lui.
Si je suis heureux d'avoir enfin vu la version intégrale, je regrette toutefois de ne pas avoir loué le film avant, car à défaut de voir plus de sang, j'aurais assisté à un grand moment : le dernier tour de piste d'un géant dans la peau du plus fou des savants.
6 commentaires:
Tu vois, je n'ai jamais moi non plus accroché sur les productions de la Hammer... trop théâtral, guindé, et sage. Je ne suis pas trop fasciné par les tournages en studio et le fait que chacun de leurs film se termine avec l'image d'un château qui brûle n'aide pas.
Tu viens pas mal d'expliquer pourquoi je ne me suis jamais réellement intéressé aux films de la Hammer... Toutefois, je leur trouve aujourd'hui un petit air de "dogme", avec tous ces décors intérieurs et ce minimalisme digne, justement, d'une pièce de théâtre (voir THE PLAGUE OF THE ZOMBIES, également). J'ai somme toute bien aimé.
Mon jugement est toutefois quelque peu biaisé, car j'ai tellement halluciné sur le cas de Peter Cushing (tel que le précise mon billet, 20 fois plutôt qu'une), que je donnerais 10/10 au film ne serait-ce que pour lui.
Bon, ok; disons 6/10 pour le film, 10/10 pour Cushing. Une moyenne de 8, c'est pas si mal. :o)
Ça doit faire au moins 10 ans que je n'avais pas vu une scène aussi haletante, aussi incroyable que celle où le docteur Frankenstein réussit à endormir le monstre, qui tentait de s'évader, à l'aide de chloroforme. Je ne tenterai même pas de décrire la scène ici, les mots ne rendraient pas justice aux images. Sachez toutefois, mortels, que j'ai bien dû reculer la bande au moins six fois, moi qui ne fais jamais ça. Quelle scène.
Cushing est magistral dans SHOCK WAVES, un "classique" douteux qui rassemble deux de mes ultimes fascinations cinématographiques : des soldats nazis et des zombies. Dans l'eau.
L'acteur qui, repêché mort dans la rivière, lève la tête une micro-seconde avant la coupure, ne lui arrive pas à la cheville. Ou à la chevile du monteur ?
SHOCK WAVES ! J'ai le film chez moi, mais je ne l'ai encore jamais vu. J'ai une superbe copie tirée du DVD, et j'attends juste le bon moment pour le regarder. Quel est exactement ce "bon moment", je me le demande.
Pour ce qui est des nazis-zombies, j'ai tellement, mais alors là tellement trouver ZOMBIE LAKE à chier, que me voilà traumatisé à vie en ce qui concerne les films de soldats morts vivants qui sortent de l'eau. Et qui l'a réellement réalisé ? Rollin ? Franco ? Ma mère ? Peu importe, shame on it. POURRI !
Franco était supposé le tourner et a participé à "l'écriture" du scénario mais a décliné à la dernière minute. Les Lesoeur, patrons d'Eurociné, ont réveillé Jean Rollin : "Jean, on a un film formidable pour toi, viens vite !!"
Rollin était dépité devant la pingrerie des Lesoeur, qui faisaient tout pour être cheap et faire des économies de bout de chandelle. Il a rapidement trouvé un complice chez Howard Vernon, et les deux riaient sous cape de ce tournage assez bancal merci.
SHOCK WAVES met en vedette des zombies nazis qui vivent sous l'eau, mais tu vas voir que c'est un film magnifique et inoubliable, malgré son budget et sa réputation. Il avait vraiment fait forte impression chez moi à l'époque.
RE: "c'est un film magnifique et inoubliable"
Damn... Ben là, que faire devant un si puissant cri du coeur ? J'me l'tape en fin de semaine, j'ai pas le choix. Peter Cushing Forever. (Charles Bronson aussi, mais ça, c'est un billet à venir.) hi hi hi
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