5 juillet 2007

Vieilleries, Part V

Aujourd'hui, avec 30 ans de recul, je réalise que ma jeunesse s'est déroulée dans la violence... cathodique. Tel que déjà mentionné, nous fumes les premiers sur ma rue à avoir la fameuse boîte noire sur la télé. (Non, pas ce truc que l'on retrouve dans les avions, mais bel et bien cette bébelle qui permettait de décoder, en toute illégalité, des films.) Ahhh, la télé payante; c'est en grande partie grâce à elle si je suis le cinéphile fucked up que je suis aujourd'hui. Évidemment, l'ironie dans tout cela, c'est que nous n'avons jamais déboursé ne serait-ce qu'un seul sou pour cette télé dite payante. Qui a dit que l'éducation n'était pas gratuite ?

Ce qui me fascine le plus en fait, c'est le genre de films que mes parents me laissaient regarder. C'est en les revoyant aujourd'hui (les films, pas mes parents) que je me rends compte à quel point j'ai grandi devant un déferlement de violence.

Le film malsain de la semaine ?

Death Weekend

Superbe affiche; il ne s'en fait plus des comme ça

Le synopsis nous laisse croire qu'il s'agit là d'un énième ersatz de La dernière maison sur la gauche, ce qui n'est pas tout à fait faux, à quelques exceptions près :

Un riche playboy invite une mannequin dans sa maison de campagne. Sur le chemin menant à sa maison, il est suivi par un gang de jeunes fous. Ils découvrent où il vit, entrent dans la maison pour le tuer. C'est alors que le top model arrive...

(résumé confus trouvé sur le Web)

Le riche playboy et la mannequin en question :

Le film débute pour ainsi dire sur les chapeaux de roues; on assiste (un peu trop longtemps) à une course (un peu trop longue) entre nos deux citadins (un peu trop superficiels) et nos quatre mongols des bois (un peu trop, euh,... je sais pas). Évidemment, les cambroussards terminent leur course dans le ruisseau, sinon, il n'y aurait pas de film.

Humilié par une femme au volant, le chef de la bande de canailles en fait sa mission de les retrouver et de les passer à tabac. The rest, as they say, is History. Humiliation, destruction, le gars meurt, vengeance, la fille tue tous les méchants (l'affiche l'annonce clairement, bravo), bref, une fin de semaine bien banale.

Une fois de plus, l'effet Scoubidou aura fait ses ravages; le film était bien meilleur dans mes souvenirs. Notons toutefois l'excellente interprétation du non moins excellent Don Stroud dans la peau du sachem des truands, que je devais revoir quelques années plus tard en prêtre dans Amityville, la maison du diable, un de mes films fétiches (sans commentaires).

En fait, ce qui m'a le plus frappé en revoyant cette Fin de semaine infernale (titre français affublé au métrage au moment de sa sortie en 76), c'est l'équipe derrière le film; une véritable brochette de Canadian All-stars du cinéma déviant de l'époque !

Ivan Reitman (Cannibal Girls, Shivers, Rabid), Don Carmody (Shivers, Rabid, Blackout, Terror Train), Debra Karen (Ilsa the Tigress of Siberia, Blackout), John Dunning (Valérie, L'initiation, Le diable est parmi nous, Shivers, Rabid, Blackout, Les chiens chauds), mais surtout, l'immense Jean Lafleur, qui a participé au montage. C'est de fou de voir à quel point pratiquement tout ce beau monde a collaboré aux premiers balbutiements de Cronenberg.

Aaahhh, le cinéma canadien des années 70...

[Insérer ici soupir de nostalgie]

Libellés : ,

11 commentaires:

Blogger Frédérick a dit...

Ce film était réalisé par William Fruet, un cinéaste canadien dont on ne parle à peu près jamais, injustement d'ailleurs, car c'était un "auteur" avec un style et une vision bien à lui. Il avait fait jouer Donald Pleasence dans son premier film, WEDDING IN WHITE.

SPASMS, que je n'ai jamais pu voir, mais qui semblait loucher du côté de SCANNERS, m'a longtemps intrigué.

Dans un style semblable à DEATH WEEKEND, il faut mentionner THE KILLER INSTINCT.

En effet, le cinéma "bis" canadien des 70s avait un style particulier qui ne ressemble à rien d'autre, entre autres grâce à une bande son "feutrée" et un style à la fois trash et en même temps curieusement retenu...

5 juillet 2007 à 11 h 27  
Anonymous Anonyme a dit...

Wow - ça travaille fort les traducteurs!

Est-ce que tous les épais qui bloggent le font pendant leurs heures de bureaux?

5 juillet 2007 à 14 h 39  
Blogger benjamAnt a dit...

Wow - ça travaille fort les antoine!

Est-ce que tous les épais qui lisent les blogs le font pendant leurs heures de bureaux?

5 juillet 2007 à 14 h 49  
Anonymous Anonyme a dit...

"Non, c'est plutôt un amalgame de décalage horaire, de grosses traductions techniques et d'hypothèque/notaire/cossins de maison qui m'écrase depuis mon retour..."

Mais par contre, j'ai le temps de blogger!

5 juillet 2007 à 15 h 49  
Blogger benjamAnt a dit...

Ça m'arrive, oui.

En passant, bienvenue chez LeDocteurPascal, là où les insultes sont également les bienvenues !

Une chance, sinon Antoine n'aurait rien à dire.

5 juillet 2007 à 15 h 55  
Blogger benjamAnt a dit...

Sinon, Frédérick, chapeau pour ton analyse concise du cinéma canadien hors normes des années 70, à savoir "à la fois trash et en même temps curieusement retenu"; tout est là.

Un livre est d'ailleurs paru en 2004 à ce sujet : They Came from Within: A History of Canadian Horror Cinema, de Caelum Vatnsdal.

Mon prochain livre de chevet !

http://www.hysteria-lives.co.uk/hysterialives/Hysteria/they_came_from_within.html

5 juillet 2007 à 17 h 47  
Blogger Benoît a dit...

Wow, magnifique l'analyse! Belle photo! À quand l'exposition photos et la publication d'un livre? Hi hi! ;-)

6 juillet 2007 à 10 h 38  
Blogger benjamAnt a dit...

Hey hey Hey !

Ça va faire le lichage ! C'est pas "Un taxi la nuit" icitte !

Ici, c'est toujours la nuit, fuck le taxi. :)

6 juillet 2007 à 10 h 43  
Blogger Clifford Brown a dit...

Antoine Rencontre les Problèmes ?

Cela dit, je n'ai malheureusement jamais vu ce film, qui était sur ma "want list" il y a quelques années. Quand j'aurai le temps de visionner quoi que ce soit, je vous ferai signe :-)

Et Ben, si tu mets la main sur ce bouquin, qui a l'air assez délicieux merci, tu me prêteras ça !!

6 juillet 2007 à 19 h 01  
Blogger Patrick a dit...

Eh ben, j'avais adoré ce DEATH WEEKEND. J'espère qu'un nouveau visionnement en le détruira pas comme toi. Snif, je veux garder mes bons souvenirs.

C'est le seul Fruet que j'ai vu, mais j'ai CRIES IN THE NIGHT qui traîone ici en belle VF. Dommage qu'il soit tombé dans la télé par la suite.

7 juillet 2007 à 13 h 16  
Blogger Frédérick a dit...

Merci pour la référence (livre sur la série B canadienne). Ça m'intéresse : achat prochain.

8 juillet 2007 à 12 h 01  

Publier un commentaire

S'abonner à Publier des commentaires [Atom]

<< Accueil