VHS
Hier soir, ne sachant trop quoi faire, et inspiré par quelques blogueurs qui parlaient justement du médium aujourd'hui révolu et appelé à disparaître, je me suis aventuré devant mon étagère, refuge de quelques 300 films sur cassette VHS,...
Ah, le bon vieux temps. Regarder un film sur VHS, c'est un peu comme écouter un microsillon de Pink Floyd: c'est un voyage dans le temps, comme si on y était. Le DVD, tout comme le CD, n'a pas d'âme, de vécu, de traces visibles de son âge véritable, à part des milliers d'égratignures s'il provient d'un club vidéo. C'est à croire que les gens s'en servent comme sous-verre.
Je regarde les titres, classés par odre alphabétique, par genre, puis mon regard s'arrête, comme trop souvent, sur ma section de vieux films d'horreur italiens, ma passion. Le film: Delirium.
Delirio Caldo, aka Delirium, 1972, de Renato Polselli, aka Ralph Brown, avec Mickey Hargitay.
Fuck. Complètement détraqué comme film. La copie que j'ai est tout simplement hallucinante. Il ne s'agit pas de l'arnaque d'Anchor Bay, annonçant fièrement une copie uncut alors qu'il n'en est rien. J'ai une copie ultra-obscure datant du début des années 90. Et pourquoi hallucinante, me direz-vous?
Ma copie est fullscreen, doublée en anglais et sous-titrée en danois, ou je ne sais trop quelle langue nordique. Là où on tombe en plein délire, ou delirio, justement, c'est que toutes les scènes coupées puisque jugées trop hardcore n'avaient jamais été traduites, le film ayant été tronqué avant le doublage.
Excellent Mickey Hargitay. Oui, à droite.
Donc, chaque fois que survient une scène malsaine (sexe soft, strangulation de trois minutes, meurtre crapuleux et misogyne), surprise: transition en widescreen, la peau est plus foncée d'environ quatre teintes de jaune, et le film est... doublé en français, aucun sous-titre.
Une fois la femme morte et abandonnée par terre/dans l'eau/dans l'auto/toutes ces réponses, c'est le retour en widescreen, couleurs normales, en anglais. Jusqu'à la prochaine scène néfaste, où tout bascule à nouveau. Une alternance démentielle.
Bien évidemment, chaque fois que les policiers discutent d'un aspect, d'un détail se rattachant à un meurtre qui avait été sacrifié au montage, ces bribes de discussion n'ont jamais été traduites. On se retrouve donc avec une alternance entre les deux formats mentionnés ci-haut non pas seulement lors des scènes désaxées, mais également sept ou huit fois durant une conversation entre trois personnages. De quoi en perdre son latin sous-titré en danois.
Je vous jure, ça rajoute une coche totalement disjonctée au film. Aucun DVD d'aucune compagnie n'aurait pu me procurer un visionnement aussi surréaliste, aussi intense, aussi... VHS.
Hier soir, c'est comme si j'avais regardé Delirium sur un vinyle.
Hier soir, ne sachant trop quoi faire, et inspiré par quelques blogueurs qui parlaient justement du médium aujourd'hui révolu et appelé à disparaître, je me suis aventuré devant mon étagère, refuge de quelques 300 films sur cassette VHS,...
Ah, le bon vieux temps. Regarder un film sur VHS, c'est un peu comme écouter un microsillon de Pink Floyd: c'est un voyage dans le temps, comme si on y était. Le DVD, tout comme le CD, n'a pas d'âme, de vécu, de traces visibles de son âge véritable, à part des milliers d'égratignures s'il provient d'un club vidéo. C'est à croire que les gens s'en servent comme sous-verre.
Je regarde les titres, classés par odre alphabétique, par genre, puis mon regard s'arrête, comme trop souvent, sur ma section de vieux films d'horreur italiens, ma passion. Le film: Delirium.
Delirio Caldo, aka Delirium, 1972, de Renato Polselli, aka Ralph Brown, avec Mickey Hargitay.
Fuck. Complètement détraqué comme film. La copie que j'ai est tout simplement hallucinante. Il ne s'agit pas de l'arnaque d'Anchor Bay, annonçant fièrement une copie uncut alors qu'il n'en est rien. J'ai une copie ultra-obscure datant du début des années 90. Et pourquoi hallucinante, me direz-vous?
Ma copie est fullscreen, doublée en anglais et sous-titrée en danois, ou je ne sais trop quelle langue nordique. Là où on tombe en plein délire, ou delirio, justement, c'est que toutes les scènes coupées puisque jugées trop hardcore n'avaient jamais été traduites, le film ayant été tronqué avant le doublage.
Excellent Mickey Hargitay. Oui, à droite.
Donc, chaque fois que survient une scène malsaine (sexe soft, strangulation de trois minutes, meurtre crapuleux et misogyne), surprise: transition en widescreen, la peau est plus foncée d'environ quatre teintes de jaune, et le film est... doublé en français, aucun sous-titre.
Une fois la femme morte et abandonnée par terre/dans l'eau/dans l'auto/toutes ces réponses, c'est le retour en widescreen, couleurs normales, en anglais. Jusqu'à la prochaine scène néfaste, où tout bascule à nouveau. Une alternance démentielle.
Bien évidemment, chaque fois que les policiers discutent d'un aspect, d'un détail se rattachant à un meurtre qui avait été sacrifié au montage, ces bribes de discussion n'ont jamais été traduites. On se retrouve donc avec une alternance entre les deux formats mentionnés ci-haut non pas seulement lors des scènes désaxées, mais également sept ou huit fois durant une conversation entre trois personnages. De quoi en perdre son latin sous-titré en danois.
Je vous jure, ça rajoute une coche totalement disjonctée au film. Aucun DVD d'aucune compagnie n'aurait pu me procurer un visionnement aussi surréaliste, aussi intense, aussi... VHS.
Hier soir, c'est comme si j'avais regardé Delirium sur un vinyle.
3 commentaires:
Fascinant ! D'ailleurs je ne l'ai pas encore vu celui-là ! J'ai la version internationale copiée de je ne sais plus quel DVD... Polselli peut être assez délirant.
En effet, son REINCARNATION OF ISABEL est assez dément tout nous gratifiant de nudité pas déplaisante pour l'oeil. Mais je garde en souvenir la lecture de la critique de son film le plus délirant (paraît en tout cas): Rivelazioni di uno psichiatra sul mondo perverso del sesso.
Je ne me souviens plus c'était de qui, sur nanar en fait....... Un film particulier s'il en est.
Le pire, c'est que dans "Delirium", notre «héros» a quelques fois des flashbacks flous d'orgies complètement foutraques et psychédéliques à souhait (pour une raison obscure, mais surtout parfaitement inutile; ah, tiens, on me souffle à l'oreille que c'était pour rallonger un film jugé trop court et pour en rajouter au rayon des scènes de cul).
Eh bien, mes amis, ces souvenirs d'orgies soft à l'éclairage bleu/rouge souvent foireux proviennent tout droit de "Reincarnation of Isabel", film tourné... Après!!! Ils ont en fait été tournés back-to-back, à la "Flesh for Frankenstein/Blood of Dracula", de Morrissey.
Polselli, ou l'art du recyclage à rabais! :)
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